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Billet de blog 14 mars 2012

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L'éternelle jeunesse de Previn

Voulez-vous célébrer l’arrivée du soleil? Andre Previn  s’occupe de tout. La trilogie de Gershwin au programme et l’orchestre de Pittsburgh emmené dans la foulée, vous n’allez pas le regretter. Previn est un musicien de grande envergure : enfant prodige obligé de quitter sa ville natale à cause de l’avènement d’Hitler, il est devenu directeur musical de la MGM alors qu’il n’avait pas vingt ans;

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Voulez-vous célébrer l’arrivée du soleil? Andre Previn  s’occupe de tout.

La trilogie de Gershwin au programme et l’orchestre de Pittsburgh emmené dans la foulée, vous n’allez pas le regretter. Previn est un musicien de grande envergure : enfant prodige obligé de quitter sa ville natale à cause de l’avènement d’Hitler, il est devenu directeur musical de la MGM alors qu’il n’avait pas vingt ans; chef d’orchestre, compositeur et pianiste, capable d’enregistrer la version jazz de  My fair Lady en compagnie de Shelly Manne et Leroy Vinnegar- une merveille de finesse et de gaité- tout autant que de présider au destin des grandes formations symphoniques, il n’y a guère que Leonard pour l’avoir surclassé. Mais doit-on toujours être le meilleur pour être à sa juste valeur apprécié?

Le disque d’aujourd’hui date de 1985. A deux reprises déjà Previn avait enregistré la Rhapsody in blue, Un américain à Paris, le concerto en fa : la première, en compagnie d’André Kostelanetz, un chef d’orchestre de musique légère- une expression qu’il ne faut pas prendre avec désinvolture- la deuxième avec le London Symphony Orchestra, dont il était le directeur musical et qu’il conduisait depuis le piano- comme disait le grand-père des Belles de nuit : « Ah, c’était le bon temps ».

Nous avons affaire ici à l’interprétation de la maturité -que n'affaiblit pas le poids des ans puisque la délicieuse Anne-Sophie Mutter n’a pas encore traversé la vie du vieux jeune homme. Un régal, tout simplement. Voilà bien l’Amérique de nos rêves, à la fois chaleureuse et précise, qui respire les grands sentiments, la soie subtile des héroïnes d’Hitchcock ou la démarche assurée de Bogie.

George Gershwin a bien tenté de rivaliser avec les compositeurs traditionnels en imaginant son concerto. La structure et la sonorité de l’œuvre évoquent-elles plus souvent le music-hall que les chapelles de Leipzig ? Qu’importe. Gershwin est aujourd’hui suffisamment reconnu pour être joué dans les concours. Comme disait Cocteau : "ce que l’on te reproche cultive-le, c’est toi".  

Gershwin : « Rhapsody in blue, Un américain à Paris, Concerto en fa » André Previn, piano et direction. Label Decca.

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