Trouvé dans Le sourire du chat, récit bouleversant de François Maspero, ces quelques lignes...
"Mais comment peut-on vivre ainsi sans piano? se demande souvent le Chat. Non qu'il en joue réellement.Il est surtout capable de passer des heures à taper sur le clavier, de mémoire ou d'imagination, des airs ou des accords approximatifs. Ceux qui ont à le subir, même les plus placides peuvent, à bout de berfs, devenir enragés. De ses prestations musicales, son père dit qu'il préfèrerait l'entendre jouer de l'orgue à chats: instrument raffiné, constitué d'une série de chats disposés derrière une cloison à travers laquelle, par des trous appropriés, seules dépassent les queues: assis face à celles-ci, le virtuose les tire ou les pince prestement pour obtenir des miaulements et des accords mélodieux. (...) Son père joue Schubert et Schumann: le "Carnaval", Eusebius dialogue avec Florestan, trois pirouettes".
Le quatroze juillet, l'arrière grand-mère du billettiste encourageait la famille à vénérer l'armée française: elle adorait le piano, en jouait très bien encore quand elle avait quatre vingts ans passés, elle avait dû fuir Alexandre III.
La musique, aujourd'hui, croise les destinées.