Ce matin, double transgression : donner la parole à James Bond-le Vautrin de la mondialisation, choisir parmi les bandes originales de ses films une de celles que n’a pas composées John Barry. La faute qu’il ne fallait pas commettre? Allons, allons...
C’est en 1977 que Marvin Hamlisch, auréolé d’un oscar bien mérité pour avoir adapté les ragtimes de Scott Joplin pour le film The Sting, écrit la musique de The Spy who loved me. Le piano traîne encore quelques punaises et la rythmique en impose. Nous ne roulons pas dans les rues de Kensington en Aston Martin, mais sous le soleil de Broadway. Ce qui marque le plus peut-être, ce sont les violons : tendus comme des arcs, ils incarnent une idée de la modernité, telle qu’à la fin des années soixante dix on la rêvait.
Tout cela s’est évaporé, Marvin Hamlisch est mort au mois d’août dernier. John Barry lui-même a mis les voiles et Bond a de faux airs de Poutine. Mais les mélomanes amateurs des beautés du monde savent depuis ce temps-là que, dans la famille Bach, c’est Barbara qu’ils préfèrent.