Le son même-des années trente se devinent les échos, le cuir et le métal aux marches du printemps-, mate, étouffé presque, nous bouleverse à la façon de ces couronnes de fleurs que l'on voit à la cime des pierres. Un an déjà que Ravel était mort quand Lily Laskine enregistra cette pièce de douceur, en compagnie de quelques jeunes artistes.
Plus tard, ayant trouvé le visage rieur que son esprit sérieux masquait avec peine, la célèbre harpiste allait donner quelque célébrité à son antique instrument de musique. En l'écoutant ce jour, il nous semble que toute espérance est encore de mise. On regarde le ciel de congés payés, pied de nez tourné vers toutes les arrogances et Ravel, en compagnon de route, nous en offre l'audace.
Grâce à la musique, tout le monde ce matin peut courir jusqu'à la mer...