C'est avec beaucoup de tristesse que nous avons appris la mort de Christian Gaubert, un des compositeurs-arrangeurs-orchestrateurs sans qui la variété française n'aurait pas été ce qu'elle fut. Marseillais de naissance, passionné par la musique dès son plus jeune âge (il bénéficia de l'appui de son institutrice, qui lui permettait de jouer du piano pendant que ses petits camarades allaient en récréation), puis, jeune pianiste débutant dans un de ces restaurants-music-halls comme il en existait en France durant les années cinquante et soixante, il partit pour Paris avec pour seul viatique un rendez-vous avec Paul Mauriat, marseillais lui aussi.
C'est grâce à Mauriat que Christian Gaubert travailla pour Charles Aznavour. Parmi les grands succès qu'il orchestra: "Comme ils disent", dont il eut l'idée géniale de ralentir le rythme afin de donner un tour plus dramatique à la chanson, et "Les plaisirs démodés". Dans le même temps, Gaubert travaillait pour Gilbert Bécaud ( un exploit quand on sait la rivalité qui, au début des années soixante-dix, existait entre les deux grandes vedettes de la chanson). Mais il fut aussi à partir de 1968, le collaborateur presque exclusif de Francis Lai.
Pour ce mélodiste incomparable, Gaubert écrivit l'arrangement et l'orchestration de "Vivre pour vivre", "Treize jours en France", mais aussi "Love story" (le pianiste classique George Pludermacher interprétant la partie de piano), beaucoup, beaucoup d'autres musique de films.
Christian Gaubert était aussi compositeur, évidemment. Le feuilleton "Nestor Burma" lui doit beaucoup -son épouse Karine interprétant la chanson du générique de la série:
Depuis plus de vingt ans, il était revenu à ses premières amours, le jazz, enregistrant des disques plein d'une belle énergie, en compagnie de Jannick Top à la basse, André Céccarelli à la batterie.
Christian Gaubert était un homme généreux, chaleureux, fidèle. Les amoureux de la chanson se souviendront de lui longtemps.