L'un des plus grands clavecinistes au monde, Skip Sempé, jouera demain soir à Paris.
Musicien cosmopolite, il a vu le jour en 1958 à la Nouvelle-Orléans, dans une famille dont l'ouverture d'esprit semble avoir été la marque de fabrique. "La musique est venue à moi par le disque, nous Skip Sempé. J'ai collectionnné, très jeune, toutes sortes d'enregistrements dans la maison familiale". Un premier souvenir? Water Music de Haendel, interprété l'orchestre de Berlin sous la direction de Karajan. Un chant de hautbois, le son singulier du clavecin, c'est ainsi que s'ouvre le chemin.
Très vite, le petit garçon se passionne pour les biographies de compositeur. "Je suis devenu une espèce d'autorité sur la vie de Beethoven, se rappelle Skip en riant. Je n'étais pas du tout enfermé dans mon univers, bien au contraire, j'aimais partager ma passion, rendre mes récits joyeux, vivants". Fasciné par la technique, il apprend dans les livres comment tenir un archet, la différence entre un tiré et un poussé... "Cette précocité m'a donné confiance, beaucoup plus tard, quand je me suis présenté devant un orchestre en tant que chef invité", glisse-t-il encore. A deux pas de Notre-Dame de Paris, cet artiste américain joue de la malice pour ne pas se prendre au sérieux. Mais la science musicale est, n'en doutons pas, la compagne de sa vie. (A suivre...)
A noter:
Mercredi 17 septembre à 20 h 30 à l'Oratoire du Louvre, 145 rue Saint Honoré 75001 PARIS: "Le service funèbre de Jean-Philippe Rameau" par le Capriccio Stravagante, les 24 violons, le Collegium Vocale Gent sous la direction de Skip Sempé. Judith van Wanroij,dessus; Robert Getchell haute-contre; Fernando Guimaraes taille; Lisandro Abadie basse.
Le disque de cette oeuvre, interprété par les mêmes artistes, est disponible sur le label Paradizo
A lire et à écouter: "Memorandum XXI", éditions Paradizo.