Vous rappelez-vous les boutiques où jadis on achetait les disques?
A n'en pas douter chacun de vous garde au coeur un souvenir, à Lille ou Pau, Strasbourg ou Clermont-Ferrand. La ville de Paris même comptait quelques bijoux. Vidal, au carrefour Saint Germain, proposait des collections de jazz- évidence du quartier. Sur les Champs-Elysées, le mélomane aimait le fameux Lido-Musique: orné à l'entrée d'une photographie qui encourageait à la multiplication des allées et venues, le magasin vendait des raretés discographiques (alors surnommées "imports") dans les domaines les plus variées, le jazz encore, mais aussi la musique classique, en sous-sol.
Dans son livre Alias Carracalla, Daniel Cordier raconte ses souvenirs de guerre. A la date du 7 juillet 1940, il écrit: "Dans Oxford Street, nous découvrons un immense magasin ultramoderne: His Master's Voice ( la voix de son maître). Les vitrines exposent les dernières nouveautés: albums à couverture brune enfermant des disques à étiquettes rouges pour les classiques ou pochettes en papier aux étiquettes aubergine pour le jazz". Etonnante confidence pour un billettiste qui, trente six ans plus tard, adolescent plein d'insouciance, chercherait là des enregistrements du BBC orchestra sous la direction de Pierre Boulez.
Et vous? Quels magasins fétiches demeurent-ils à votre esprit?