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Billet de blog 18 janvier 2012

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La mort de Gustav Leonhardt

La disparition d’un musicien nous laisse bien souvent sans voix, comme si les sons de jadis en nous se déployaient, ramification de sensations sauvages et douces, intenses.

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La disparition d’un musicien nous laisse bien souvent sans voix, comme si les sons de jadis en nous se déployaient, ramification de sensations sauvages et douces, intenses. Que dire des émotions accumulées, des regards jetés pendant les concerts, discrets divertissements que s’accorde l’œil quand la musique déferle, sur une silhouette hiératique et cependant concentrée ?

Gustav Leonhardt, sans doute le plus grand claveciniste de son temps, grand chef d'orchestre, offrait de la rigueur une certaine incarnation. Mais si l’on voulait bien écouter, si le cœur et l’esprit se projetaient dans les méandres des œuvres qu'il interprétait, c’est un monde alors qui s’ouvrait à soi.

«J’ai photographié ce grand artiste chez lui, à Amsterdam, se souvient le célèbre photographe et documentariste Peter Knapp. Il parlait peu, se tenait très droit. Mais lorsqu’il amorçait une conversation, son intelligence éclatait aussitôt. A chacun des trois étages de sa maison, se trouvait un clavecin. Pendant la pose, il s’est assis devant les instruments, discipliné, silencieux. Toutefois, à un moment donné, il a plaqué une dizaine d’accords ; il ne s’agissait pas d’une œuvre spécifique et cela m’a bouleversé davantage encore». Et le photographe de souligner que, durant la pose, il avait gardé comme un masque protestant.

Puisse-t-il reposer en paix, à l’issue des longs mois de souffrance endurés.   

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