FREDERICK CASADESUS (avatar)

FREDERICK CASADESUS

Abonné·e de Mediapart

4995 Billets

0 Édition

Billet de blog 22 janvier 2012

FREDERICK CASADESUS (avatar)

FREDERICK CASADESUS

Abonné·e de Mediapart

Nos chanteuses

FREDERICK CASADESUS (avatar)

FREDERICK CASADESUS

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Drôle de métier que d’émouvoir en deux minutes cinquante secondes. Quelle est cette manière? Afin de la distinguer du jazz ou de la musique savante, on la nomme Variété, comme un Tiers Etat qui serait tout, n’aurait rien, mais voudrait bien devenir quelque chose. Elle frappe au cœur et ne s’embarrasse pas de contraintes-il est possible en effet d’écrire une chanson sur une note, un seul accord et d’obtenir un succès. Le peuple immédiatement la reconnaît, l’applaudit, l’aime.

Elle frétille pourtant avec le sacré puisqu’elle provoque le bonheur. Elle dispose même d’une aristocratie, ses Reines de la nuit, ses Violetta de quat’sous. Les cantatrices parfois tentent l’aventure, mais alors on a le désir de leur dire les mots de Garance : « non seulement vous êtes riche, mais encore vous voulez qu'on vous aime comme si vous étiez pauvre. Et les pauvres alors ? Soyez un peu raisonnable, on ne peut tout de même pas tout leur prendre !"

Un jour, Jean-Claude Vannier, parlant des femmes qui s’illustrent dans la Variété, les désigna sous ce vocable: «Nos chanteuses». Tout était dit d’une communauté qui mêle au trivial une science de son métier, des notes qui s'aiment entre elles, de la respiration du monde, l’élégance du geste, le drame de faubourg élevé jusqu’au rang des Beaux-arts.

En hommage à nos chanteuses, où qu’elles vivent, allons au Brésil.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.