Nous n'avons jamais rencontré le nouveau président de l'Opéra de Paris, aucun lien ne nous rattache à lui...
...Cela nous laisse libre, puisque depuis hier la toile s'enflamme de sa prétendue ignorance dans le domaine de l'art lyrique, de pointer deux ou trois choses. En premier lieu, bien sûr, la suffisance de l'animatrice qui, par son regard et sa façon de formuler ses propres réponses, d'ignorer les remarques de son interlocuteur, plonge ce dernier dans l'embarras. Certes, la déférence et l'obséquiosité n'ont aucun intérêt; mais la sourde agressivité n'en a pas davantage.
De là vient le deuxième élément de réflexion: quiconque est placé dans la situation de répondre à un blind test ou bien à un quizz peut perdre une partie de ses moyens. C'est même ce qui rend ce type de jeu très amusant. Mais il ne faut surtout pas en tirer des conclusions hâtives.
En troisième lieu, nous frappe la simplicité, presque l'humilité avec laquelle Stéphane Lissner accepte de se prêter à cette épreuve. Libre à chacun de critiquer l'action passée du Président del'Opéra-même s'il nous semble que son parcours est remarquable, ce n'est qu'un avis personnel, qui peut être contesté.
Tout cela ne mériterait sans doute pas trois minutes d'attention si nous n'étions pas en présence d'un dévoiement. Nous n'assistons pas à une investigation démocratique- jusqu'ici, nul ne soupçonne l'ancien surintendant de la Scala d'avoir déposé son salaire aux îles Caïmans, d'avoir pioché son treizième mois dans les poches de quelque miliardaire- mais au triomphe de ce que Debord appelait Société du spectacle. Un veau d'or?
Avant d'y songer, délectons-nous de Callas. Et beau dimanche à tous!