Vous rêvez de vous pavaner au lit, chaque lundi, contre l'hiver et les soucis. Lever du jour. A la manière hollywoodienne, on devine au loin le chant des oiseaux, la silhouette évaporée d’une femme aux cheveux flous: Daphnis et Chloé de Ravel, pour vous servir.
La progression lente, comme si l’on passait d’une terrasse à l’autre, par Pierre Boulez à la tête de l’orchestre de New York, en 1975- ô, le babil du glockenspiel, surévalué par la prise de son, si précieux cependant. Meilleure que la version berlinoise, plus récente, par le maître de Baden-Baden et du quinzième arrondissement réunis ; mais peut-être la nostalgie de l’adolescence égare-t-elle ? On se souvient en effet d’être allé chez Vidal, puis au Lido Musique, pour acheter Daphnis comme d’autres couraient vers le nouveau Supertramp, alors… Il ne faut jamais perdre de vue la ferveur et la sensualité de Charles Munch et de l’orchestre de Boston. Encore moins négliger le très bel enregistrement de l’orchestre de Cleveland sous la direction de Lorin Maazel- un chef capable de diriger par cœur un opéra tout en donnant les départs avec précision. Tant d’autres, bien sûr, Esa-Pekka Salonen par exemple… Et vous, quelles sont vos Daphnis et Chloé préférés ?