Ce sont des musiciens que l'on dit de l'ombre, parce qu'ils ne sont pas les vedettes; aux États Unis, c'est le mot de Sideman qui leur est accolé. Mais en vérité, ces artistes ont un rôle essentiel: sans eux, sans leur talent, sans leur solidité, l'artiste qui prend la lumière ne pourrait s'exprimer. Aldo Frank était de ceux-là.
Grâce à Serge Elhaïk dont le livre "Les arrangeurs de la chanson française" (Textuel, 2160 p. 55 €) est une mine d'or que tout amateur doit posséder, nous savons qu'Aldo Frank s'appelait Eldo Papiri, qu'il avait commencé par accompagner Hugues Aufray, chanté quelques chansons - pas vraiment formidables autant le dire- avant de rencontrer Nicole Croisille dont il fut le pianiste jusqu'à la fin.
C'est la raison pour laquelle nous avons choisi cet extrait vidéo: vous pouvez suivre Aldo Frank dans ses œuvres, autrement dit constater qu'un pianiste accompagnateur est le rouage essentiel d'une prestation de music-hall. Nicole Croisille , remarquable professionnelle, soit dit en passant, n'a jamais manqué de dire combien le travail d'Aldo Frank était précieux pour elle. Notons au passage que le batteur que vous voyez à l'écran se nomme Daniel Ciampolini et qu'il fut pendant des années percussionniste à l'Ensemble Intercontemporain, signe que l'éclectisme est aussi l'une de ses nombreuses et grandes qualités.