A l’occasion des deux concerts qu’elle donnera samedi et dimanche à Reims, la grande soprano française Annick Massis nous offre un peu de son temps.
L’éclat de son sourire et la simplicité de celle qui s’accomplit, voilà qui marque le visiteur au premier regard. Au fil de la conversation, se révèlent aussi la volonté, l’exigence, une attention qui n’interdit pas la rêverie. Mais foin d'analyse, il est temps d’amorcer le chemin.
«Ma mère était chanteuse d’opérette et mon père appartenait au chœur de radio France. Aussi loin que remonte ma mémoire, j’e crois que j'étais une enfant buvant les couleurs et les sons dans un théâtre, aime à dire Annick Massis. Je chantais tout le temps; la moindre voix, le violon même, inspiraient mes désirs. Parfois, ma grand-mère paternelle me conduisait chez les voisins et me demandait : "s’il te plaît, veux-tu nous chanter "Vilja o vilja" de la "Veuve joyeuse?"». Annick a su très tôt ce que c’était que de rentrer sur une scène, d'avancer sous la bienveillance dorée des cariatides de stuc.
Mais ses parents, sans doute pour la protéger des incertitudes et contingences d’une carrière d’artiste, l’ont fermement dissuadée d’apprendre la musique. « Je suis entrée à l’école normale, j'ai suivi des cours à l’université pour devenir enseignante, suivant l’exemple de ma grand-mère maternelle, se souvient la chanteuse. Mais j’écoutais les opéras, j’achetais les partitions…Comme on dit : c’était plus fort que moi. La personne avec laquelle je vivais m’a dit que je devais agir, alors je suis allée voir un professeur de chant qui dirigeait une master-class à Saint-Céré ». Le temps d’une audition, tout a vraiment commencé, devenir cantatrice était enfin possible.
A suivre…