Philippe Jordan publie son premier livre, en compagnie d'Emmanuelle Josse: "Les 100 mots de l'opéra".
Parmi les navires de stuc ou les robes de soie, les pupitres et les poursuites endormies, le directeur musical de l'Opéra National de Paris s'est expliqué sur un projet dont il n'eut pas l'initiative, mais qui lui permet de décrire les mille et un secrets de son métier: les Abonnés rejoignent la Virtuosité par le chemin des Emotions, grâce aux Mécènes, aux Décors, aux Duos d'amours, aux Répétiteurs de langue aussi.
"Pour moi, Monteverdi est le plus grand génie du baroque, les "Noces" permettent de repérer ce que signifie Mozart, La Traviata révèle ce que représente Verdi, souligne le chef d'orchestre. Nous voulions donner quelques références aux lecteurs en même temps que dessiner des paysages". Avec simplicité, Philippe Jordan reconnaît que le chef d'orchestre doit souvent composer avec les désirs d'un metteur en scène. "Beaucoup de choses ne me convenaient pas du tout, à l'origine, dit-il en évoquant les prémices de son travail avec Michaël Haneke pour Don Giovanni. Mais je savais en même temps qu'il s'agissait d'une aventure passionnante sur un plan théâtral. J'ai pris le risque de comprendre ce qu'Haneke désirait, je me suis battu parfois- pour un silence que je jugeais trop long- sans aucun regret: cette expérience est enrichissante".
Au détour, on devine un artiste en mouvement, plus démocrate que nombre de ses confrères.
(A suivre...)
A noter:
Philippe Jordan ( avec Emmanuelle Josse): "Les 100 mots de l'opéra", coll. Que sais-je? Editions PUF. 128 pages, 9€