Les yeux malicieux, Michel Plasson souligne qu'il a travaillé durant sept années à Dresde avec beaucoup de joie:"j'aime toutes les musiques du monde qui peuvent être aimées, j'adore Bruckner, j'ai beaucoup dirigé Wagner et Brahms, bref, je ne suis pas un artiste infirme". Une confidence qui lui permet de déclarer sa flamme de nouveau pour un répertoire français qu'il pense un brin sous estimé, notamment dans le domaine de l'opéra.
Puisque la conversation vient à rouler sur l'art lyrique, il est juste de dire combien l'opéra sollicite l'énergie, la clairvoyance et l'attention des chefs d'orchestre- plus qu'on ne le croit souvent. " Jadis, on rencontrait beaucoup de chefs qui ne dirigeaient que de la musique symphonique, observe Michel Plasson. Ce n'était pas de l'incompétence, mais une forme de prudence à l'égard d'un univers aux codes spécifiques. En accompagnant les autres, on apprend beaucoup. Vivre d'une façon musicale avec des solistes, un metteur en scène, implique de s'adapter à des chemins que l'on n'a pas forcément choisis. C'est une démarche très intéressante, qui guérit le chef d'orchestre de l'exercice solitaire du pouvoir...symphonique". (A suivre...)
A noter:
-"Michel Plasson et l'Opéra Français", coffret de 37 CD, label Erato.
-Michel Plasson dirige Werther de Massenet à l’Opéra de Paris jusqu'au 12 février 2014. Mise en scène de Benoît Jacquot. Avec Roberto Alagna, Jean-François Lapointe, Karine Deshayes, Hélène Guilmette, Jean-Philippe Lafont.