Passé Noël, on peut encore s'offrir des livres, bon sang de bonsoir ! D'abord, parce que la tradition des étrennes conserve son charme, ensuite parce que l'ouvrage de Jean-Yves Clément "Chopin et Liszt, la magnificence des contraires" (éditions Premières loges) mérite vraiment votre intérêt.
Deux phrases- on pourrait dire deux formules si nous ne craignions pas de donner un tour péjoratif à notre propos- l'auteur (qui est aussi un excellent éditeur, un directeur de rencontres musicales de grandes qualités), résume son propos: "On rêve d'une vie comme celle de Liszt, on rêve d'une œuvre comme celle de Chopin. Liszt relie les êtres par une forme d'action intellectuelle et spirituelle présente à chaque geste de sa musique et qui l'universalise. Il y met tant de vie qu'il oblige par retour l'interprète à s'engager sans mesure pour le faire exister. A Chopin conviennent au contraire la distance et la mesure. Il agit sur les consciences de façon quasiment abstraite..." et Jean-Yves Clément de souligner quelques lignes plus loin que ces deux compositeurs ont, dans une "dialectique unique et étrange, inventé le piano moderne".
Aldo Ciccolini accompagne ce billet, non seulement parce que c'était un artiste sublime, mais parce que Jean-Yves Clément l'a bien connu. En un mot comme en cent, "Chopin et Liszt, la magnificence des contraires" se présente comme une promenade aimable, mais c'est un très bon livre, qui donne des clés précieuses pour comprendre deux musiciens d'exceptions, qui transformèrent un instrument à percussion en véritable machine à rêves. Un hommage personnel, utile et généreux.
A lire:
"Chopin et Liszt, la magnificence des contraires" par Jean-Yves Clément (éditions Premières loges, 178 p. 18 €)