Comme descendait la lumière au-delà des collines, un désir de musique s’est imposé. Discret, pour ne pas déranger les derniers randonneurs, mais évident. C’est ainsi que Mozart est venu, ce filou qui laisse croire que le monde est beau, naturel, tout à la fois rieur et bercé de mélancolie. Mais quelle partition, quel artiste choisir ?
Si vous avez le goût de l’opéra, songez aux trois coffrets « Da Ponte » dirigés par Bertrand de Billy (disponibles chez RCA). Les sonates brillent d’un éclat bouleversant sous les doigts de Maria Joao Pires, qui a gravé deux intégrales merveilleuses, à compléter par le nouveau disque d’Aldo Ciccolini. Les symphonies, jouées, c’est le cas de le dire, par l’English Chamber orchestra sous la direction de Jeffrey Tate ( chez EMI) gardent tout leur charme. Enfin, si l’inspiration vous conduit vers les concertos, Maurizio Pollini, Daniel Barenboïm et, plus près de nous Evgeny Kissin accordent à la tendresse une tenue de bonne aloi. Chacun le sait : le piège qui menace tout interprète de Mozart est de verser dans la sensiblerie, d’ajouter de l’artifice quand les œuvres déjà sont riches de douceur. Il ne faudrait pas oublier ce pianiste français, compagnon de route de Georges Szell et de l’orchestre de Cleveland, mais la déontologie ne permet pas à votre serviteur de le citer.