"J'ai rêvé d'une fleur qui chante et jamais ne se pose", a écrit André Suarès.
Poète, écrivain, critique d'art, homme de télévision, Résistant durant la Seconde Guerre Mondiale, Max-Pol Fouchet (1913-1980) publia en 1958 une Anthologie thématique de la poésie française. Éclairé d'une grande liberté de choix, ce volume demeure une référence, une invite magnifique à la lecture. Au chapitre Musique, précédé, comme tous les autres, de quelques sentences, parmi lesquelles nous avons choisi la phrase de Suarès, on peut lire Nerval:
"Il est un air pour qui je donnerais /Tout Rossini, tout Mozart et tout Weber"... Oui vraiment? Même cet air-ci?
Baudelaire est aussi de la fête: "La musique souvent me prend comme une mer!"
On entend Verlaine, Laforgue- "Menez l'âme que les Lettres ont bien nourrie/ Les pianos, les pianos, dans les quartiers aisés!/ Premiers soirs, sans pardessus, chastes flânerie/ Aux complaintes des nerfs incompris ou brisés/ Ces enfants, à quoi rêvent-elles/ dans les ennuis des ritournelles?"
Enfin Mallarmé: "La beauté d'alentour par des conclusions/ Fausse entre elle-même et notre chant crédule".
Belle journée à tous!