« Ça suffit ! Arrête de subir les mauvais traitements et d’avoir faim. Rejoins-nous », peut-on lire sur des banderoles placardées dans les villes du Nord du Mexique. Depuis trois semaines, le crime organisé diffuse des offres d’emploi en pleine rue
Les prestations proposées semblent alléchantes : « Paie en dollars, assurance vie, aide scolaire pour les enfants… ». Ces publicités artisanales, signées par des membres du cartel du Golf, visent les militaires déployés par le gouvernement pour tordre le cou au trafic de drogue. Sur les boulevards de Tampico ou près de l’entrée de l’université autonome de Tamaulipas dans l'Etat du même nom, les narcotrafiquants se lancent dans le « street marketing ». Au Sud à la frontière avec le Guatemala, des messages identiques ont été captés, le 23 avril dernier, mais cette fois sur une radio pirate: « Nous invitons tous les citoyens qui ont servi dans l’armée à assurer la sécurité de véhicules transportant de la marchandise au Mexique. On offre de belles opportunités de carrière. Si vous êtes intéressé, téléphonez au…. ». L’auteur présumé de l’annonce n’est autre que le Cartel du Golf. Réponse du berger à la bergère, dimanche sur les murs de Culiacán (Etat de Sinaloa) : « Tu auras beaucoup d’argent et tu seras leur ami mais nous, les policiers, on est plus nombreux et on va te battre ». Les affiches placardées par des policiers municipaux auraient été retirées quelques minutes plus tard par une autre patrouille. Leur geste est « une expression légitime », a déclaré le gouverneur, Jésus Aguila Padilla, en regard de la vague de violence que connaît le pays. Le bilan depuis six jours est plutôt morbide : 33 morts, dont six policiers.Billet de blog 8 mai 2008
Les narcos embauchent dans la rue
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