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Billet de blog 27 mai 2013

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Orthez : les assistantes maternelles craignent pour leur avenir

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Orthez : les assistantes maternelles craignent pour leur avenir Par Corine Maysounabe

Publié le 15/05/2013 à 06h00 Mise à jour : 15/05/2013 à 08h37

Un collectif d'assistantes maternelles s'est réuni chez Dominique Tro-Blanc (1re à gauche), afin d'évoquer leurs inquiétudes sur l'avenir de leur métier. (Corine Maysounabe)

Face à la restructuration de la crèche d'Orthez et la construction de trois structures d'accueil sur le canton, des assistantes maternelles sont inquiètes.

Depuis la maison de Dominique Tro-Blanc, assistante maternelle à Orthez depuis 1999, s'échappent les rires des enfants. Cependant, chez les adultes présents ce jour-là, c'est un peu la soupe à la grimace. Les six " nounous " qui se sont données rendez-vous chez Dominique sont inquiètes pour l'avenir de leur profession, localement : " Avec la construction prévue des crèches à Sault, Puyoô et à Baigts, ainsi que l'agrandissement de celle d'Orthez, je me demande si j'aurais encore du travail demain. Je pense que les parents iront plus facilement vers ce type de structure que vers une assistante maternelle", lâche Laurence Dupebe, qui travaille sur Sault, où cinq autres AM sont agréées.

"Nous allons devoir nous reconvertir ou arrêter notre travail, qui sait ? ça peut arriver ", affirme Dominique Tro-Blanc. Ces assistantes soulignent toutefois d'emblée et de concert qu'il n'est pas question dans leurs propos " de contester le choix des parents sur le mode de garde pour leurs enfants. Ni de polémiquer et encore moins de critiquer le fonctionnement des crèches. Ce que l'on veut, c'est juste du travail pour tout le monde. "

Même avis pour Sylvie Cazenave, de Baigts, agréée depuis 2005. Elle garde trois petits. "Je pense que les parents qui n'ont pas de souci d'horaires de travail iront vers ces nouvelles structures. Financièrement, c'est plus intéressant aussi. Nous étions six AM sur le village il y a quatre ans, nous ne sommes plus que deux. " A ses côtés, l'Orthézienne, Céline Pouchan n'a plus d'enfants en garde depuis septembre. "Je suis au chômage ! Les trois que j'avais sont partis en même temps. Des parents viennent s'informer, visiter ma maison tout en ayant fait une pré-inscription à la crèche." Et de souligner pour Jeanine Mosrin (Orthez) que "si on multiplie les structures d'accueil, on va finir par tuer notre métier."

"Des contraintes, mais c'est un beau métier"

Elles ont toutes leur profession chevillée au corps. "C'est un beau métier, qui implique toute la famille ! On ouvre notre foyer, notre intimité. Nous avons de nombreuses contraintes, des normes de sécurité à respecter, des formations à suivre. Mais ces bouts de choux nous apportent tellement de gaieté. On les voit grandir, évoluer, on les guide vers l'autonomie. Nous faisons des activités avec eux et bénéficions de celles du relais d'assistantes maternelles à Orthez. Heureusement que ce lieu d'échanges et d'informations existe d'ailleurs. "

Les assistantes n'oublient pas de marquer leur différence avec les structures classiques : "On propose de la souplesse dans les horaires, du confort pour les enfants, on travaille les week-ends, jours fériés. Et nous apportons une attention particulière à chaque enfant." Aujourd'hui, pour survivre, elles acceptent de plus en plus de "petits contrats : 3 h par-ci, 2 h par-là. Et toute cette disponibilité pour un taux horaire qui varie entre 3 et 3,5 €."

==> "Il y a de la place pour tout le monde"

Le président de la communauté de communes du canton d'Orthez, Michel Labourdette, estime de son côté que "les parents ne vont pas forcément quitter les assistantes maternelles pour les nouvelles structures. Il y a de la place pour tout le monde. Ce sont des modes de garde complémentaires. De plus, nous allons agrandir le relais d'assistantes maternelles. Et un local spécifique est prévu dans chacune des nouvelles structures." De son côté, au RAM, basé à la Maison de la petite enfance, on note en effet que les assistantes qui fréquentent le lieu " s'inquiètent sur leur devenir."

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