Publié le 24/11/2012 à 07:39 | 23
Petite Enfance
Le repas reste un moment privilégié.
Les assistantes maternelles toulousaines manifestent ce matin place du Capitole. Reportage chez une de ces nounous employées par la mairie de Toulouse.
9h30. F.K., assistante maternelle depuis 8 ans, travaille déjà depuis plusieurs heures. Dans son salon deux jeunes enfants arrivés avant 8 heures s'amusent avec toutes sortes de jouets. «Je m'occupe d'un garçon de 2 ans et demi, d'une petite de 21 mois et d'un bébé d'un an. Certains dorment, d'autres jouent, il faut s'adapter à l'enfant» observe la nounou. 10 h 30, il est temps de faire une petite promenade, au jardin tout proche par exemple. «Parfois pour varier j'organise une sortie à la bibliothèque ou autres, ce qui nous permet de rencontrer d'autres nounous et d'autres enfants. C'est idéal pour socialiser les petits». La tribu rentre à la maison pour le repas du midi et une fois les assiettes vidées, direction les chambres où les trois enfants vont faire la sieste. Pour F.K., la trêve est de courte durée : «Pendant qu'ils dorment je prépare à manger pour mon mari, je nettoie, je fais la vaisselle. ça passe vite, avec le bébé qui se réveille entre 14 et 15 heures. ça ne s'arrête jamais vraiment, je suis toujours sollicitée». Goûter, jeu libre, lecture ou chanson, et la journée est déjà terminée, après plus de 10 heures passées ensemble.
50 heures par semaine
L'assistante maternelle profite de ce répit pour rappeler que ce métier, qu'elle ne changerait pour «rien au monde», n'est pas simple tous les jours. Parfois F.K. peut travailler jusqu'à 50 heures par semaine pour «un salaire qui ne reflète pas la réalité». C'est pourquoi ce matin les assistantes maternelles vont «dire haut et fort le ras-le-bol général». Outre la hausse de la rémunération, elles réclament une prime de service égale à celle des agents de la collectivité. Celle-ci frôle actuellement les 162 euros par semestre contre 623 pour les autres. «Nous signons un CDI avec la mairie mais nous ne sommes pas fonctionnaires pour autant. Nous avons un statut bâtard». Enfin, les nounous refusent la fermeture des crèches municipales en août : «Jusque-là on prenait nos congés quand on voulait en sachant que les enfants étaient toujours gardés grâce un roulement. Là, non seulement c'est un manque à gagner pour nous, mais les parents sont aussi embêtés». Chrstine Courade, conseillère municipale en charge du personnel territorial, affirme que «certaines revalorisations de salaires ont déjà été consenties. Les manifestantes seront malgré tout reçues par la mairie afin d'étudier le dossier ensemble et d'apporter des réponses».
Le chiffre : 12ans > sans augmenter le taux de rémunération. Le taux actuel varie de 24,44 € pour les nouvelles à 26,71 € pour une ancienneté de 25 ans et plus. «Une nounou avec deux enfants touche à peine le Smic, avec trois c'est 1500 €. Comme le salaire dépend du nombre de jours où l'on garde des petits, ça peut changer d'un mois à l'autre». Manon Soucasse