Comment commencer ?
Par où ?
Par quoi ?
Quand ?
Un bon début, la chronologie, simple et explicite si on n’oublie rien, si on ne cache rien.
Une naissance accueillie plutôt positivement je pense dans ce foyer de la « middle lower class », Paris XXème, dont la jeune mère avait 24 ans et le père 39. Lui tailleur-coupeur juif dans le prêt à porter et elle fraîchement mariée et débarquée de son Sospel natal.
Je connais (un peu) ces chemins particuliers de l'introspection qui sont le passage obligatoire pour l'écriture d'une autobiographie mais ce ne sont pas eux que je veux explorer ici (et maintenant), Je veux décrire mon monde, le monde tel que je le vois, le comprends avec toutes ses composantes et toutes les miennes, tout ce que je sais de lui, tout ce que j'en infère.
Ce monde, on vit tous dedans et pourtant, pourtant on ne le voit pas tous sous le même angle ni avec le même éclairage ; ce monde, on peut le parcourir dans sa totalité sans jamais interagir avec les humains qui l'habitent, la compose ou du moins, une partie tellement infime et triée, sélectionnée qu'elle n'en est que très peu représentative.
Je crache, après on triera me disait une de mes profs d'archi (un aller-retour incessant entre le monde et mes souvenirs, les chemins autobiographiques sont toujours ouverts et accueillants) le style plus éditorialiste (pour ce que j'en sais (c'est dire très peu), un lecteur) me conviens pour éclairer une facette qu'il me semble importante de souligner, la sensation intime, la conviction de « sentir » (j'ai pas d'autre mot) l'air du temps, les idées qui flottent et se répandent, l'impression partagée et répandue d'être dans un moment charnière. La lente prise de conscience de la nécessité d'un changement de paradigme et ce, à tous les niveaux de grossissement ou d'éloignement que l'on peut utiliser pour scruter le monde et dans toutes les directions où se porte le regard.
Je ne vois pas de voie possible, pas d'issue autre que violente, crash, guerres, asservissement mis à part cette flamme, petite mais tenace, cet espoir qui naît sous nos yeux, un changement tellement profond qu'il modifiera totalement la suite de nos vies.
Ce que je me propose de faire est d'essayer de donner un aperçu de ce dont je suis témoin, de ma vision, mes filtres (on en a tous) certes mais je me sens poussé à le partager, l'imminence de la situation, son importance m'obligeant si j'en crois être témoin, à partager cette idée, cet espoir, cette intuition.
Pour le rendre sensible, il me faut en passer par une de mes spécificités, un de mes atypismes. Mon esprit fonctionne de manière horizontale, par agrégations, similitudes, familles, types, sortes, relations, connections, échanges.
Pas très clair, lorsque je réfléchis à un sujet, je vais chercher immédiatement, partout, sans restriction, ce qui peut se rapprocher du questionnement, tout ce qui peut aider à sa compréhension. J'écris « je fais » ce n'est qu'une tentative d'expression d'un phénomène dont je ne suis pas conscient, c'est juste : « ça a l'air de fonctionner comme ça » et je m'en satisfais pour l'instant (la profonde introspection n'est pas le sujet ici).