Il y a deux mois nous publiions ici notre premier billet de blog au nom du Front des Musiques Indépendantes, mouvement spontané réunissant actrices et acteurs des scènes musicales underground et alternatives mobilisé.e.s contre la menace imminente de l’extrême droite aux élections législatives convoquées de manière anticipée à la suite de la dissolution de l'Assemblée nationale par Emmanuel Macron. Nous appelions ainsi, et surtout, à soutenir le Nouveau Front populaire qui représentait à nos yeux « l’alternative la plus crédible et raisonnable pour incarner un sursaut démocratique, social et écologique que nous appelons de nos vœux. »
Du pain et des jeux
Deux mois se sont écoulés depuis la victoire du NFP et le vent d’espoir qu’il incarnait pour nombre d’entre nous. Deux mois durant lesquels nous avons eu à subir le spectacle politico-médiatique déplorable dont est responsable Emmanuel Macron, à défaut de la « trêve olympique et politique » qu’il avait réclamée. Deux mois de parodie de démocratie ayant abouti à la nomination de Michel Barnier comme premier ministre, méprisant, par la même, le résultat des élections législatives qui ont porté le Nouveau Front populaire en tête.
Doit-on rappeler ici que le barrage républicain dont a bénéficié le camp présidentiel, a tenu principalement grâce aux électeurs de gauche quand nombre d’électeurs d’Ensemble ont été hésitants ? La logique institutionnelle et la tradition républicaine devaient ainsi amener Emmanuel Macron à nommer Lucie Castets, la candidate du NFP.
Le Président en a décidé autrement et a choisi de nommer un Premier ministre aux idées réactionnaires issu de LR, parti arrivé quatrième des dernières élections législatives et dont plus de 35% des électeurs au 1er tour se sont reportés sur le RN au 2nd tour face à un candidat du NFP. Cette décision arbitraire allant à l’encontre de la logique démocratique renforce la position du RN, alors même que le président appelait le 30 juin dernier à un « large rassemblement clairement démocrate et républicain » pour contrer l’extrême droite… Aujourd'hui, force est de constater que ce dernier a fait le choix de la main tendue à l'extrême droite plutôt que du compromis avec un programme de gauche.
Summertime, And The Livin' Is Easy…
L’été touche à sa fin, les masques tombent et le peu d’illusions que l’on pouvait se faire s’envolent avec. La rentrée est là et nous sommes contraint.e.s au désarroi (sans feindre l’étonnement) face à l’autoritarisme et l’illibéralisme du Président de la république. Pendant ce temps, le génocide du peuple palestinien continue avec l’aval des puissances occidentales.
Nous l’écrivions, « le 7 juillet n’est que la première étape d'une lutte qui devra être portée bien au-delà. Dès le 8 juillet, la mobilisation doit continuer ». Deux mois plus tard, il est temps de se remobiliser et de donner un second souffle à la dynamique initiée au début de l’été, quand la vie n’était déjà pas si simple pour les « gens d’en bas » comme les appelle notre nouveau Premier ministre. C’est pourquoi nous rejoignons l’appel à mobilisation pour « une grande manifestation contre le coup de force d’Emmanuel Macron » lancé aux « forces politiques, syndicales et associatives attachées à la défense de la démocratie » le 7 septembre.