Le geste d’humeur de Brigitte Macron aurait dû rester caché au plus profond des coulisses de l’avion stationné sur la piste de Tan Son Nat, l’aéroport de Saigon, ville qui marquait le début de la tournée "Gala-Closer" (anciennement "Point de vue image du monde") de la troupe de théâtre "Choose la France". Sauf qu'un un régisseur trop impatient ou victime du décalage horaire avait levé trop rapidement le hublot dévoilant l'activité de la scène de l'airbus A ++. Force est de reconnaître qu'à quelques minutes de la couturière (1), la trouple hésitait encore sur le choix de la pièce (pas sur celui dans la date). Musset ou Faydeau, Feydeau ou Musset ? Brigitte penchait pour "Tailleur pour première dame" tout en étant prête à accepter "La Dame des pièces jaunes" alors que l’ancien jeune premier qui refusait obstinément d'interpréter Bouzin dans "Un fil à la patte" pour cause d’incompatibilité avec la dignité de sa personne, rêvait de jouer le rôle du commandant de bord, du copilote et des stewards dans "l'Avion du libre échange "(mécénat Adam Smith). La situation aurait voulu que "Il faut qu'une porte d'avion soit ouverte ou fermée ", un choix confirmé par la convention citoyenne réunie mais qui va à l'encontre du "en même temps " qui est la marque du pouvoir actuel. Et c'est pendant que les comédiens finalisaient les derniers gestes, s’imprégnaient des didascalies et du rythme caractéristique des pièces de Feydeau, une porte d’avion qui tourne (2) et deux mains qui claquent, que le scandale eut lieu. La scène devenait le théâtre d'une scène de ménage immortalisée par les paparazzi. On pourra prendre ici (5) connaissance des didascalies que les deux comédiens étudiaient au moment de l'affront public.
Les critiques et spectateurs qui n'etaient pas dans la confidence, applaudirent à tout rompre sans toutefois qu'il y eut de rappel. On crut à une audace de la mise en scène, à "un dépoussiérage salutaire du théâtre de Feydeau" (Tell et Rama). Enfoncées les provocations et le génie de Thomas Ostermeyer (2) et de Ivo Van Hove (3), les Macron les élevaient au rang de chef d'oeuvre. À cette réserve près que les Barrault-Renaud du 55 rue du faubourg saint Honoré s'étaient en fin de compte décidés pour "Embrassons-nous Folleville", une pièce de Labiche.
Addendum ou boîte noire en Mediapart (à l'intention des candidats bacheliers). Gloseur et Le Figaro nous apprennent que les principes de la tragédie classique (4) rythment la vie du couple Macron depuis les premiers jours. Acte I, l’exposition : le club théâtre d’un établissement religieux d’Amiens. Une prof, un élève, mourir d'aimer, chabadadabada, la lutte contre les préjugés. Acte II, la progression : les aventures de Rastignac au pays de Hollande. Acte III : la prise de l’Élysée par la smala des dents longues. Acte IV, temporisation : la soif d’honneurs et l'appétit de pouvoir d'Emmanuel ne connaissent plus de limites. Acte V, le dénouement : une assemblée dissolue précédée d' une première gifle.
(1) la couturière est une représentation sponsorisée par Dior et que ne manque jamais Mme Dati, ministre de la culture approximative.
(2) DVD Richard III avec Lars Eidinger
(3) Dvd Les damnés avec la troupe de la Comédie-Française
(4) néanmoins et dans un souci de s’émanciper du carcan draconien des Anciens, nos aventuriers se sont affranchis des unités de lieu, d’action et de temps.
(5) La porte d’avion est un objet particulier dans sa conception et ses fonctions. Sa signification en tant qu’objet sémiotique se révèle essentiellement à l’intérieur de trois grandes scènes prédicatives : à l’arrêt de l’avion, durant le vol et en situation d’urgence. Et si, par son affordance, la porte d’un avion entretient un rapport de dépendance avec l’ensemble du fuselage, chacune des scènes pratiques dans lesquelles l’usager interagit avec elle appelle une modalisation spécifique et adaptée. Ainsi, la scène-pratique de l’arrêt modalise l’interdiction (faire ne pas faire). La scène pratique du vol modalise à la fois l’interdiction (faire ne pas faire) et l’improbabilité (faire ne pas pouvoir faire). Enfin, la scène prédicative de l’urgence, qui transforme la porte en issue de secours, fait intervenir les modalités de l’autorisation d’usage (faire pouvoir faire), voire de l’obligation d’usage (faire devoir faire) pour l’évacuation des passagers, faisant de la porte de l’avion un objet multimodal". De "Sémiotique des portes et issues de secours de l’avion : factitivité, scènes-prédicatives et multimodalité" d'Alléby Serge-Pacôme MAMBO - Université Alassane Ouattara à Bouaké (Côte d’Ivoire) - 17 juillet 2024 (5).