La fierté d'être français a un coût, huit milliards d'euros, annoncés. Ça fait cher le cocorico. Deux cases sont cochées sur la grille du loto gouvernemental, d'autres également mais le super pactole ira aux J.O., de l'été 2024 et au numéro complémentaire, 2030.
Personne n'a évidemment porté crédit à la fable d'un argent public qui ne s'égarerait pas dans les poches percées des COJO. Six milliards d'euros pour 2024 plus une prévision de deux milliards pour l'hiver 2030, c'est sans doute une paille pour les finances publiques. Certains sénateurs auraient même voulu, par délicatesse envers leurs frères et soeurs des territoires qui les ont élus, qu'un mécanisme de garantie financière autorise les deux régions hôtes des JO (et pas l'état ?) à prendre à leur charge le déficit éventuel du COJOP (*). Refusé, reste à patienter le retour de l'automne et le vote des parlementaires pour que ce "mécanisme" affecte les sommes dues à la charge des contribuables français, c'est à dire à la tienne, à la mienne, à celle de Bayrou aussi, c'est vrai. Heureusement des avancées significatives ont permis de continuer à mettre ce pays sous coupe réglée, celle des défenseurs des grands travaux inutiles et de la sécurité sécuritaire.

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Estrosi s'est pris de passion pour le curling et le short track. Il voudrait contribuer au bonheur de ses administrés en les dotant de deux piscines. Finie la vieille patoche qui sera toujours assez bonne pour être transformée en gymnase. Pourquoi pas de travaux de réhabilitation ?

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Parce que monsieur le maire de Nice a une vision. Ses piscines, il les veut jumelles, de 17 000 places chacune, une pour les femmes, l'autre pour les hommes avec la possibilité d'un ajout temporaire de 10 000 autres places. Un gigantesque complexe comprenant également le stade de football plein d'assurance. La tête de Ciotti quand il inaugurera le complexe ultra réfrigéré de la future promenade des esquimaux qui porte encore le nom de " plaine du Var". Le bulletin de la métropole qui ne signale pas les risques sismiques avérés, rappelle les risques d'inondations de cette plaine du Var. T'inquiète, c'est plus en amont et de toute façon, les catastrophes avec les reconstructions qui les accompagnent, c'est bon pour l'économie française. Et pour constituer un héritage durable comme écrit au JOP (*). Malheureusement, cet héritage-là, il sera trop tard pour le refuser.

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Grâce aux facilités, celle d'obtenir des dérogations et de recourir à des mesures d'urgence, Estrosi pourra faire construire ses piscines "juste in time". Merci les sénateurs, répondent en écho les collectivités qui pourront jouer au dentiste et à la roulette de l'urbanisme en comblant des dents creuses. Et les bretelles d'autoroute, des centres commerciaux par milliers pour "développer l'attractivité", quelle revanche. Des dispositions qui deviendront pérennes comme celles prises au nom de la sécurité sécuritaire et déjà expérimentées en 2024. Vidéoprotection algorithmique (traduire vidéosurveillance façon Pékin), "enquêtes administratives de sécurité à l’égard de certains personnels intérimaires", arrestations et bannissement préventifs. Retaillleau, c'est encore loin la Russie ? Tais-toi et Jordan.

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L'aménagement routier, ses saignées décoratives et les élégants ballets de bulldozers permettront de gagner 40mn sur les 4h30 de trajet entre Briancon et Marseille. Le train de nuit qui, sauf erreur existe déjà, circuler sans attentat. Le fort ringard (Briançon) aux vieilles pierres usées, accueillir tout ou partie des neuf cents athlètes présents. Voilà ce que les sénateurs, ces élus près du peuple et ses premiers défenseurs ont signé et dont le maire de Pau et ancien parent d'élève de Betharam, commissaire au plan un jour, visionnaire toujours s'est félicité. Bref, amis lecteurs, je terminerai ce billet en saluant la disparition programmée de dizaines d'associations des parents', toujours parents pauvres des politiques gouvernementales et en me réjouissant que ces quelques malheureux milliards n'aient pas sombré dans des opérations d'isolation thermique de bâtiments publics. Puisqu'"on pouvait pas tout faire"ne faisons rien mais choisissons les jeux olympiques qui rendront les français si fiers. La seule question qui vaille est celle-ci : "y aura-t-il de la neige à noël" ?

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Rendez-vous en 2034, au Qatar pour les jeux olympiques d'hiver suivants ?
(*) JOP Alpes françaises 2030 : des engagements concrets pour un héritage durable (Journal officiel du 27 juin 2025)