Statistiques et olympisme

Combien de pacifistes succombent-ils à l'injonction olympique d’une unité nationale par les jeux olympiques, à l'appel à une communion et à un soutien par ceux de l'arrière qui n'est pas sans rappeler les premiers jours de la "grande guerre" ?  
Combien d’esprits libres et de militants laïques rendent-ils un culte aux dieux du podium ?  
Combien de farouches combattants de la réaction, du sexisme, de l'autoritarisme et du salut nazi parmi les sectataires de "l'esprit Coubertin" ? 
Combien de traqueurs de fake news observent-ils un silence respectueux devant les supercheries des valeurs du sport, trêve olympique et fair play en tête ?    
Combien de syndicalistes rendent-ils les armes, submergés par l'enfumage d’une fraternisation entre classes sociales, d'une pause dans la guerre qu'elles se livrent, le temps d'une compétition sportive ?  
Combien de rebelles intransigeants s'enthousiasment-ils devant une activité qui prône et favorise la sélection, la domination et la soumission ? A un entraîneur et à son contremaître le capitaine, à un arbitre, à un règlement immuable, sauf par le comité d'administration d'une entité  lointaine.  
Combien de militants altermondialistes et opposés à la globalisation passent-ils des compromis avec des spectacles et des diktats commis par des fédérations sportives internationales ? 
Combien de syndicalistes sont-ils à s'asseoir sur la division du travail sportif, la chaîne-entraînement où se répètent chaque jour les mêmes gestes et l'assignation à l'occupation du même poste, la valorisation des premiers de cordée avec les écarts de revenus qui l’accompagne, la précarité des travailleurs du sport, le licenciement ou la mise à l'écart d’athlètes pas assez performants ou rentables, pour ne rien dire de la modification des corps et des accidents.   
Combien d'empêcheurs d'expulser en rond acclameront-ils la compétition parisienne d'expulsion des indésirables, de ceux qui font tache dans le paysage, des sans domicile, des victimes de la spéculation immobilière et des locataires du Crous ?  
Combien des faucheurs d’OGM et d’opposants à l'utilisation des pesticides avalent-ils le poison du spectacle de la compétition sportive, leur culte du vainqueur, le chauvinisme et la violence constitutifs ?   
Parmi les dénonciateurs de l'inaction climatique, combien s'enflamment-ils en faveur d'événements au bilan carbone déplorable ? 
Combien d'anti vacc' parmi les contaminés par le virus olympique ? 
Combien de pacifistes recouvrent-ils la vue après avoir été aveuglés par la trêve olympique et par le rapprochement que permettrait la compétition sportive dans les sports individuels et collectifs, depuis les vestiaires jusqu'au terrain, chez les professionnels comme chez les amateurs, masculins et féminins, chez les joueurs comme chez les supporters? 
Combien de militants des libertés individuelles capitulent-ils devant l'obligation de présenter un ausweis numérique, d'accepter fouilles et palpations avant de pénétrer la ligne de démarcation pour pénétrer dans les enceintes magiques et les enclos à supporters des fan zones. 
Combien de ceux qui s'étonnent de la facilité avec laquelle les régimes autoritaires et les dictatures formatent aussi facilement les esprits, succombent-ils au matraquage médiatique permanent en faveur des jeux olympiques ?
Question subsidiaire : si le nombre de médailles des athlètes français est inférieur aux objurgations du chef suprême, verra-t-on 
- macron mettre fin à sa vie politique ?
- les journalistes et animateurs du service public audiovisuel s'immoler face caméra ou devant leur micro ?
- la population porter un crêpe noir en signe de deuil national et pendant combien de temps ( quatre ans, c'est long ...) ?