Si Hollande avait tenu sa C.O.P. chez les sans-dents, c'est à Monaco que Macron a voulu son machin de la mer avant de dériver jusqu'à Nice où se tiendra un autre symposium de la mer. En hôte attentionné, notre président a voulu rendre hommage à l’action du prince Albert en faveur de la protection des mers en lui apportant une découverte de la Marine et de la sous-marine (tu sais ce qu’il te dit Bardella la sous-marine ?). La sauvegarde maritime à Monaco, fallait oser. Chapeau le premier écologiste de France.

Au programme, bronzage et dîner de gala. Le "Blue Economy and Finance Forum" (ça fait chic en anglais) doit "mobiliser de façon tangible les entreprises et des solutions de financement innovantes, publiques et privés, des activités océaniques durables et de l’ODD 14." Il faut reconnaître qu’il était difficile de trouver un lieu plus adapté à ces objectifs que le Rocher, célèbre pour le panaché (1) qui a fait sa renommée. Sa recette ? Un tiers de multiplication des jetons de casino, un autre tiers d’élevage (2) de rejetons royaux, un dernier tiers de faux-jetons du blanchiment d’argent et du financement du terrorisme, une spécialité qui devrait valoir prochainement à la principauté d’être placé par la commission européenne "sur la liste des "pays qui ne remplissent pas les exigences de la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme " (3). Pour remplir ce long week-end de trois jours, notre faux-jeton national a ajouté une balade en méditerranée entre l’aquarium à princesses et l’ehpad nicois pour accueillir un sommet sans doute abyssal de la mer. Estrosi devrait y gagner un nouveau surnom, "bateau-didacte". Retaillleau, son ancien camarade de pari lui offre pour l’occasion un « dôme antidrones » afin de compléter les dispositifs de reconnaissance faciale et de videosurveillance qui font le bonheur des officines de security business. Il a fière allure notre fier Capitaine, casquette sur le crâne, à la proue de la super-mega bétaillère à privilégiés qui devaient retrouver une cinquantaine d’autres pour’un "dîner de gala" qui doit asseoir la réputation de la France sur le dos de ses caisses vides (avec un peu d’effort, on visualise la scène). Sauf à ce qu’un Trump local les refoule vers le large, un affront qui ne ferait qu'accroître la morosité du président, déjà "pas content de ce que j'ai pu voir ces derniers jours".
La fête des mers. Servant de prétexte à cette bamboche, un "World Ocean Day"doit décider "des mesures à prendre pour protéger la vie marine". Tout farauds, des représentants d’ONG et des scientifiques mesurent la chance de compter parmi les invités, des "dirigeants du monde (qui) sont appelés à un sommet de mobilisation". Le « One Ocean Science Congress » doit conjuguer protection des océans et finance bleue et de persuader les peuples des fabuleuses avancées technologiques qui adviendront un jour et résoudront tous nos maux maritimes. Promis-juré-craché. Méfiance pourtant aux déclarations effectuées entre la poire et le fromage ou après le digestif. Dans quelques années, il se pourrait qu'une ou deux dnentre elles soient suivies d’effet si une convention citoyenne ... Patience donc dans l’azur maritime. Le sommet s'achèvera par la traditionnelle cérémonie d’échanges de cartes de visites et de contrats commerciaux qui sont le principal intérêt de ces rencontres : je te vends 40 milliards de sous-marins barracudas contre la possibilité d'importer des voitures électriques, des batteries, des produits phytosanitaires etc. Un mitraillage d’objectifs (ceux des photographes) témoigne pour la postérité des avancées gravées à l’encre bleue (3). Hélas, réchauffement climatique oblige, l'encre du stylo est restée... seiche, ce qui rend ces engagements invisibles. C'est l'heure où chacun regagne le petit lit douillet de son avion privé ( y a pas péché, le carton stipulant "sauvegarde des océans" et non "préservation de l’atmosphère"). Tard dans la nuit, Macron et Castaner, "son fidèle d'entre les fidèles " et premier gilet jaune de France, auraient été surpris, braillant "nuit de Shein, nuit câline " dans une rue de Nice, sourire sardinique aux lèvres.
Les français en retireront deux bonnes nouvelles. La première, l’état possédant assez d’argent dans ses caisses pour organiser des jeux olympiques et d’autres sauteries inutiles, les coupes dans les prestations sociales sont, au minimum différées, ce que confirme le ministre de l’économie qui annonce la diminution du nombre de fonctionnaires permise par le recours à l’intelligence destructrice artificielle. La deuxième, c’est le moral regonflé de notre navigateur devenu trop solitaire par l'ingratitude des maquereaux et des sardines (4) qui doivent pourtant leur présence sur les bancs ( ceux de l'assemblée) à son onction électorale. En témoigne son « je n’ai pas de leçon à recevoir de qui que ce soit dans le champ politique" qui sent sa baffe aux malpolis et promet une possible dissolution. Accrochez-vous aux bancs ! Pour ma part, je nourris quelques regrets, d'abord l’absence d’Alexis Kohler dont l’expérience dans le commerce maritime aurait permis quelques propositions innovantes, ensuite qu’il n'existe pas de prix du comique navrant. Le vainqueur de l'édition 2025 en serait Sabine Roux de Bayzieux, épouse du précédent président du Medef. La dame patronnesse de la mer est à la tête d'un comité Climat, Durabilité et Innovation ( tremblez catastrophes climatiques) qui a inspiré « Vous reprendrez bien un peu de plastique et de métaux lourds", son one woman chaud à l'humour deuxième degré dont le pitch tient en deux mots : la deplastification de nos vies. Par ce brûlot, cette, militante de droite typique veut sans doute priver les ultrapauvres du quart monde d’une de leur source de revenus, le ramassage des bouteilles d'eau et des canettes de sodas. A-t-elle songé que ceux des industriels du pétrole et de ses dérivés ainsi que le chiffre d'affaires du traitement des déchets en serait également impacté ? Tu fais quoi Geoffroy ? Une autre candidate, Lucie Chaumette, animatrice à France Info, rubrique "la voix de mon maître " dont le travail de journaliste relaie les angoisses des malheureux propriétaires du bord de mer qui s'inquiètent des lendemains qui submergeront leurs hébergements touristiques construits « les pieds dans l'eau". Eux qui ont accepté de gâcher leurs saisons estivales en accueillant des vacanciers pales et stressés, une quasi-mission de service public. Qui les indemnisera ? Pour la jeune femme, diplômée d'un master en journalisme gouvernemental, la solution pourrait être que l’ensemble des français participe à combler ce manque à gagner. Elle utilise un argument imparable, puisque nous en profitons tous, que tous nous polluons, nous devons tous contribuer à les aider. Des gauchistes chevelus feraient remarquer qu’entre Bolloré et mon voisin au RSA, qu'entre un laotien et un australien et même qu'entre un français et un américain, les kilos de déchets et les tonnes de gaz carbonique n'ont pas toutes le même poids. Les élus (droite et centre) du Morbihan et du Finistère pourraient également être distingués pour leur opiniâtreté à faire voter une loi "Bétonnem lou littoral " pour autoriser les dentistes de l'immobilier à combler ces affreuses dents creuses qui dénaturent la beauté des côtes mais augmentent les revenus du tourisme. En revanche, la proposition du groupe Le Pen, Retaillleau, Bayrou de mettre fin à l’envahissement des déchets des côtes de la Manche et de la Méditerranée n’a pas été retenue. Trop pénalisante pour les artistes de la transformation des produits pétroliers, plastique et polystyrène. Quant aux déchets humains, le président du groupe "Cynique ta mer" a demandé un peu de patience. Reformulez la proposition et représentez-la après les prochaines élections a précisé el Jordan, elle ne devrait alors plus susciter aucune opposition.
(1) mes fréquentations de bar comprendront
(2) on dit "alevinage"
(3) ce qui change de l’impérialisme punitif du "vert écologie"
(4) je n’ai pas osé les morues et leurs maquereaux