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Billet de blog 11 août 2025

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Comme un air de Cnews sur France Culture

"la gauche, anarchiste ou pas anarchiste, marxiste a toujours été un peu antisémite, voyant les juifs comme des banquiers, donc comme des capitalistes... ». Ces propos ont été tenus sur France Culture par la géographe B. Gibelin sur l’antisémitisme supposé du géographe anarchiste Élisée Reclus.

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Alors que l’antisémitisme refleurit dangereusement sur des cendres dont on espérait qu’au moins, elles n’auraient pas été brûlées pour rien, à l’heure où cette idéologie mortifere inspire en grand nombre des bras criminels et imbéciles, à l’heure où certains se livrent à une mathématique écœurante, confondant volontairement les citoyens français de religion ou de culture juives avec les membres du gouvernement d’extrême droite israelien dont le premier ministre espère qu’ils lui éviteront procès et condamnations pour "l’ensemble de son oeuvre", la droite, l’extrême comme celle qui s’autoqualifie de républicaine s’emploie à discréditer ses opposants clamant et répétant que "la gauche, anarchiste ou pas anarchiste, marxiste a toujours été un peu antisémite, voyant les juifs comme des banquiers, donc comme des capitalistes", des propos tenus sur France Culture par la géographe B. Gibelin dans l’émission du 5 août,  "Avoir raison avec..."  

Les passages entre guillemets sont recopiés de l’article "Élisée Reclus et les juifs" signé "Les amis d’Élisée Reclus " et paru sur le site du Monde Libertaire. 

"la productrice, Marie-Lys de Saint Salvy demande : « Son œuvre elle est quand même colossale, on peut s’attendre à des contradictions … ? » Et Béatrice Giblin de répondre à cette question que probablement elle attendait : « Oui, oui en particulier la question juive, et c’est une vraie contradiction. Mais c’est un homme du XIXe, et la gauche, anarchiste ou pas anarchiste, marxiste a toujours été un peu antisémite, voyant les juifs comme des banquiers, donc comme des capitalistes... » Béatrice Giblin poursuit ainsi en affirmant qu’il y a des pages antisémites chez Élisée Reclus, sans citer lesquelles bien sûr. 

"Une réfutation en trois points
Voici au moins trois arguments qui vont à l’encontre de cette accusation mensongère et scandaleuse, mais il y en d’autres qui se trouvent dans les deux publications citées ci-dessus.
1/ A propos du Décret Crémieux du 24 octobre 1870 qui déclare citoyens français les "Israélites indigènes" d’Algérie, Élisée Reclus écrit que cela "témoigne d’une évolution considérable et ce n’est point tout à fait à tort que l’Etat civil confond dans la plupart des registres municipaux les enfants des Français et ceux des Israélites" (tome XI sur L’Afrique septentrionale de la Nouvelle géographie universelle, 1886, p. 596).
2/ "L’antisémitisme est surtout une rivalité vile, et d’avance il est frappé moralement, puisqu’il ne fait appel à aucun principe de justice" : lettre d’Élisée Reclus du 22 avril 1898, publiée par la revue Les Droits de l’Homme et republiée in extenso en 1899 par Henri Dagan dans son Enquête sur l’antisémitisme (1899).
3/ Cette lettre d’Élisée Reclus a été rédigée à la suite d’une interrogation de cette revue sur sa position quant à l’Affaire Dreyfus, dont il faut rappeler qu’elle a été lancée par un anarchiste, Bernard Lazare (lui-même en relation avec Élisée Reclus), qui a pris la défense du capitaine, avant même Emile Zola.
La réfutation est donc complète et documentée, et les trois auteurs concluent par cette phrase : « Face à cette avalanche d’évidences, nous pouvons donc affirmer que le qualificatif d’antisémite ne peut s’appliquer d’aucune façon ni au personnage d’Élisée Reclus ni à son œuvre. » Nous ne pouvons donc que souhaiter que Béatrice Giblin, en universitaire rigoureuse, prenne le soin de lire l’un ou l’autre de ces deux textes.
Des accusations infondées qui posent question
Une autre question demeure, au-delà du cas particulier d’Élisée Reclus, c’est celui de l’amalgame bien peu scientifique qui permet à la géographe invitée par France Culture d’affirmer que « (...) la gauche, anarchiste ou pas anarchiste, marxiste a toujours été un peu antisémite(...) ». Il y a de quoi se soulever d’indignation devant si peu de rigueur, et se demander qui est visé. Cette « gauche » bien vague du XIXe siècle ne serait-elle pas toujours celle, dans ses constituants du XXIe siècle, que l’on disqualifie opportunément dès lors qu’elle émet le moindre propos critique (et parfois bien timidement) à l’égard de la politique et des crimes perpétrés par l’État israélien ?"

L’article précise "De manière surprenante ce n’est qu’en 2005 que l’antisémitisme supposé d’Élisée Reclus apparaît dans ses textes. A la suite de ces allégations, jamais documentées, mais parce qu’elles posent le soupçon sur un personnage important de notre mouvement et de notre pensée, Federico Ferretti, Philippe Pelletier et Philippe Malburet entreprennent, avec la méthode rigoureuse qui est la leur, c’est-à-dire aller aux sources, aux textes publiés comme à la correspondance, la publication de deux documents." 

Le livre "Élisée Reclus et les juifs, un géographe anarchiste face à une question brûlante " de Federico Ferretti, Philippe Pelletier et Philippe Malburet est disponible aux éditions L’Harmattan.

L’article est disponible en cliquant sur le lien ci-dessous. 

https://www.monde-libertaire.fr/?articlen=8507&article=Elisee_Reclus_et_les_Juifs

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