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S’appuyant sur l’application de la loi Silt, deux préfets (Hérault et Loiret) avaient interdit les concerts de casseroles à l'occasion de la visite d'E. Macron, dans un périmètre délimité. Las depuis, un jugement S.M. ( syndicat de la magistrature) a désavoue cette pourtant sympathique intention destinée à prévenir un mal de crâne intempestif provoqué par un tintamarre dodécaphonique. Pour justifier sa décision, le tribunal invoque la tradition des casserolades dont "la forme politisée (remonte) aux débuts de la monarchie de Juillet en 1830... la casserole est l’instrument du sans-grade. Un outil pour contrôler ses représentants. " (Nouvelobs - 19 avril 2023). serait dommage que cette loi votée pour prévenir un attentat terroriste, prenne la poussière dans les greffes des tribunaux
Catharsis au pays des Cathares. Par chance, le calendrier offre ces jours-ci une deuxième chance d’application de la loi SILT à l’occasion de Carmentran ou "Carême entrant ", une autre tradition populaire qui égaira les places et les ruelles des bourgs du massif central et de l’Occitanie, quelques jours pendant lesquels "on échange les rôles, les pauvres prenant la place des riches, on se moque, on se travestit, on chante, on danse et on désigne un roi ... "représenté par un homme de paille qui sera promené dans les rues, suivi par la foule déguisée et déchaînée... sensé incarner ... tous les maux de la terre.... la pauvreté, de la maladie à la mort.

Toutes les misères sont sur ses épaules et il est traité tour à tour de fainéant, de malhonnête, de goinfre ou de débauché. Alors… on le brûle... le public (est) rassuré, persuadé de s'être ainsi débarrassé du malheur". On comprend que la religion chrétienne ait essayé, en vain de l'interdire et on espère que sa seigneurie elyséenne, toute occupée d’essayer son nouveau costume d’intelligent artificiel n’en sera pas informé.
La contestation d’un ordre "naturel" et un bûcher symbolique pour ses représentants. Rappelons-nous les protestations scandalisées des politiques et des médias pendant l’episode des gilets jaunes lorsque la tête de Macron avait défilé au bout d’une pique. Robert Badinter, à la vue probablement atteinte par la limite d'âge y avait vu un scandaleux appel à verser le sang. Une dérive insupportable pour lui. Le duo des normes de Bayrou, Nono et Gégé s’étoufferait en apprenant que des enseignants conduisent leurs élèves devant le bûcher afin d’y recevoir une leçon d’instruction civique et de justice sociale légitimant la désobéissance. Intolérable. Pour leur bien-être, ils devraient en prononcer l’interdiction préalable.
(1) repris d’un article de J. Hourdeaux ( Mediapart 4 février).
(2) la Montagne 25 mars 2024