Il faut dire que ça a mal commencé dès la création du pays. Le programme des immigrants, un sanglant "pousse-toi- d’là-que j’my mette" adressé aux peuples autochtones. Une fois les terres confisquées, l’esclavage a permis de se livrer sans frais inutiles à leur exploitation. L’esclavage aboli, au tour des prolétaires de participer au rêve américain des industriels et des banquiers. Bad luck, en adhérant à l'action des syndicats nouvellement créés, le prolétariat américain lutte pour obtenir des conditions (un peu) plus décentes. Comme réponse, le patronat fait appel à des milices armées qui comettront quelques massacres. Quelques années plus tard, le sénateur républicain, chrétien et alcoolique Mc Carthy, les USA se lancerent dans une croisade contre les "communistes" qui n’aurait sans doute pas déplu au délicieux Musk. Poursuivons le jeu des 7 ressemblances, avec ce Mc Carthy qui écrivit au président démocrate Truman qu’il était un faible doublé d'un traître, à cette réserve près qu’à l'époque, les républicains avaient sifflé la fin du délire (1).
Expansionnisme uber alles, Trump lance sa croisade d’annexion de terre riches en minerais et d’exploitation de voies terrestres et navales pour favoriser un bas coût de transport, autant d'éléments qui permettront à l’american way of life de continuer à séduire le monde. Les dégâts environnementaux, tornades, feux de forêts et inondations n'y feront rien. L’affichage hegemonique, la déstabilisation des gouvernements européens rappellent les exactions auxquelles la Cia et les multinationales comme Aramco ou United fruit, se sont livrées sur le continent sud-americain, notamment, initiant une grève des camionneurs ici, un coup d’état sanglant là, pour mettre au pouvoir des dictateurs criminels certes mais obéissants.
L’Europe, continent "allié " qui eut droit aux offensives plus pacifiques du "capitalisme de la séduction " (M. Clouscard Ed. Delga), se réveille avec une gueule de bois. On était d’accord pour une colonisation culturelle et économique soft mais face aux réseaux sociaux qui sont à la pointe du combat en menant une guerre de colonisation des esprits, les élus de la CEE réagissent. Certains, trop rares commencent à prendre conscience du pouvoir de nuisance de ces médias d’influence et à réaliser qu’il est vain de placer ses espoirs dans une hypothétique régulation ou dans une éducation trop peu efficace face à la puissance des algorithmes, d’autres, agents utiles de l’asservissement technologique militent pour le fantasme d’outils qui seraient "bien d’chez nous", un réseau social européen quand il faudrait accepter le constat que face à la trop grande de ces médias, la seule réponse serait l’interdiction de leur diffusion sur le continent, un objectif devenu difficilement atteignable. En attendant ce monsieur Trump à bien raison de vouloir faire passer ses cargos par le canal de Panama et ses camions par le Groenland. Faut être juste, son concurrent chinois a fait à peu près pareil avec ses routes maritimes de la soie : destruction des eco-systemes marins et expulsion des populations, y compris dans des pays étrangers pour creuser des ports en eau profonde chargés d'accueillir les cargos ultra-géants et poser des rails chargés d'acheminer les marchandises qu'on mettra dans leurs cales. Rien ne garantit qu'ils ne seront pas brisés par une vague scélérate qui fera se déverser la marchandise dans un océan. Le fuel aussi ? Oui, mais ils ne le vendent pas dans les boutiques et sur les sites de vêtements, alors ....
(1) la future icône Robert F. Kennedy ayant prolongé un séjour à l'hôpital pour ne pas devoir se prononcer .
(2) pas d’hypocrisie, qu’il s’agisse de colonisation ou de confiscation, l’Europe n’a de leçon à donner à personne. Ce qui choque aujourd'hui, c’est que la déclaration de guerre vient d’un pays "ami" et que nous pourrions en être victimes. Par chance, nos amis, les dirigeants russes et chinois sont prêts à voler à notre secours.