Le sale gosse capricieux qui nous abreuve de ses logorrhées, nous inonde de ses décisions erratiques et de mesures liberticides qui faciliteront l'arrivée au pouvoir des autoritaires devrait enfin remporter une victoire : le partage de la tribune officielle des jeux olympiques de Paris (1) avec l'extrême droite. La nomination du gominé à selfies (2) au poste de premier ministre devenant envisageable, il convient donc de procéder sans attendre à un plan B pour anticiper l'attitude des différents acteurs du "plus grand événement sportif de la planète".
Après la tasse électorale qu'ont bue les dirigeants irresponsables mais qui s'estiment pourtant compétents pour gérer la vie de presque soixante-dix millions d'habitants, la question de la baignade dans la Seine est réglée. On peut regretter le grand spectacle qu'aurait été sa retransmission en 3D avec sensurround et goutelettes bactériennes incluses, de quoi provoquer des émotions fortes chez les spectateurs ainsi plongés le spectateur au cœur de l'action. D'un autre côté, cela nous a épargné le spectacle affligeant de dirigeants plongeant un peu plus dans le ridicule.
Thomas Jolly qui s'est déjà compromis en acceptant d'être le maître d'oeuvre de la cérémonie d'ouverture de cet événement nuisible à bien des égards (sauf à des opérations de promotion personnelle), se souviendra-t-il qu'il mit en scène le Dragon d'Evgueni Schwartz et le Richard III de Shakespeare ? Sa prochaine production sera-t-elle to be or not to be un saboteur citoyen prêt à en subir les conséquences ou un dégonflé minable, camouflé derrière une excuse artistique vaseuse pour maintenir à tout prix son organisation ?
En d'autres termes, participerait-il à l'opération de promotion de l'autoritarisme raciste et décomplexé des enfants de la nouvelle droite et de l'OAS ? Berlin 1936, les athlètes défilent tête haute et bras tendu devant le fuhrer(2). Il serait déplorable que les délégations ne fassent pas allégeance au nouveau gouvernement avec cette sorte de salut fasciste voulu par le sinistre baron. A moins que la quenelle se substitue à cette habitude un peu vieillotte et trop connotée, force est de le reconnaître. Dédiabolisation à tous les étages.
Caméras et micros devraient être tous présents, comme ils le furent en 1978 en Argentine pour le mondial de football. Les sponsors et partenaires plus ou moins premium ne devraient pas non plus s'empêcher de participer à la fête de la publicité et du marketing de produits le plus souvent inutiles au nom de vagues pudeurs, d'autant que ce sera l'occasion de nouer des liens privilégiés avec les nouveaux Maîtres. Business must go on, pour le bien de l'emploi des français. Les athlètes ne devraient donc nourrir aucune inquiétude. Certains parmi ces pions de l'idéologie des premiers de cordée ne manqueraient pas de faire savoir que la présence de fascistes dédiabolisés donne un goût amer à « la fête » olympique mais combien refuseraient d'y participer tant le désir d'atteindre le « rêve qui allume des étoiles dans leurs yeux et pour lequel ils ont sacrifié leur jeunesse et leurs loisirs » ?
A ce propos, si le nouveau gouvernement comportait un ministre de la justice, sa première mesure devrait être de traduire les Thénardier devant un tribunal pour avoir laissé voler l'enfance de leurs rejetons par les professionnels de l'esprit de compétition, du traumatisme musculaire et articulaire. D'ailleurs, combien d'athlètes ont boycotté les championnats d'Europe d'athlétisme qui se déroulent dans un pays dirigé par une coalition post-fasciste, dans l'enceinte du stade olympique, un monument à l'architecture mussolinienne, érigé à la gloire du dictateur. Quant aux délégations étrangères, combien seraient-elles à boycotter ces jeux ? En tout cas ni la Russie ni la Biélorussie, trop heureuses de réintégrer le champ des nations fréquentables après avoir été frappées par une mesure hypocrite. Tout à la joie Avec la joie d'entendre à nouveau l’hymne national et de retrouver la mention de son pays sur les maillots, le 7 juillet, Poutine devrait voter et faire voter pour l'union des droites et de l'extrême droite.
Po-si-ti-vons ! L'extrême droite, c’est bon pour l'environnement et la dette publique. En effet, dès l’éventualité d'un gouvernement Bardella, le CIO a menacé de retirer l'organisation des JO d'hiver 2030 à la France. Une décision temporaire avant de savoir quels errements guetteraient le pays. Une mesure prise pour des questions d'ordre financier, certainement pas au nom de l'éthique, de la morale ou de la préservation de l'environnement puisque cette instance supranationale ne manque jamais une occasion de rappeler qu'elle ne fait pas de politique. La faute à la baisse de « marchés » stupidement amnésiques, quand l'histoire nous rappelle que l'extrême droite a toujours mis les travailleurs au pas et au pain sec. Imaginons que le CIO confie la tenue des JO d'hiver à Melloni, l’admiratrice probablement pas trop repentie du duce.
C'est l'heure de lire « Auriez-vous crié Heil Hitler », soumission et résistance au nazisme, l'Allemagne vue d'en bas 1918-1946 » la somme de François Roux (éditions Max Milo). Et pour les partis électoralistes de s'interroger sur la stratégie à adopter.
(1) J'avais pronostiqué que le siège serait occupé par Le Pen mère. Erreur …
(2) une belle tête de milicien.
(3) Un rite qu'aucun dirigeant démocrate n'a jamais remis en cause. Pas davantage évidemment que là manifestation elle-même.