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Billet de blog 14 août 2024

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De quoi causer puisque les jeux olympiques sont terminés ?

De quoi que la radio va pouvoir causer maintenant que les jeux olympiques sont terminés ? De la vieille ambition de placer un flic derrière chaque citoyen avec son assentiment ? Du couloir transfrontalier et de la dépression post-j.o. par exemple. Ce qu’effleure la lumière faiblarde des matins d'été de France culture qui n'eclaire pas grand chose. Mieux vaut écouter Radio Libertaire (89,4 mhz)

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Depuis la décolonisation, des « incidents » de frontière ont régulièrement lieu entre ces deux états  colonisés autrefois par le pays des droits de l'homme et celui du « dieu et mon droit ». Géomètres distraits, ces puissances décidèrent des frontières d'un trait de crayon sur les cartes en négligeant de les tracer sur le terrain(*). Toi qui rencontres des problèmes avec un voisin pour un terrain mal borné, tu imagines sans mal les complications qui peuvent naître quand il s'agit d’états. Sauf qu'à la place d’horions et de gnons ce sont les armes qui règlent les différents. Encore qu'aujourd'hui… bref, une récente querelle relative à l'importation de boissons gazeuses dont la bière, provoque la fermeture de la frontière pendant trois jours avec pour conséquence l'interruption du passage du petit commerce par un couloir transfrontalier ouvert par les acteurs de la mondialisation heureuse. Cette décision provoque la colère des transporteurs et des habitants. Espérant mettre fin à cinquante années de conflits épisodiques mais néanmoins meurtriers, les dirigeants africains se rendirent à Paris pour pallier la défaillance de l'état colonial, consulter les archives pour fixer le tracé de la frontière. Pour sceller une décision dont on espère qu'elle mettra fin à la mort violente  d’habitants, on l’accompagna de l’ouverture d'un compte internet visant à résoudre d'éventuels incidents avant leur embrasement et d’un match de football entre deux villages frontaliers. L'interimaire estivale de la radio à l'esprit d'ouverture conclut la brève par un méprisant « un match de foot et Whatsapp… » . J’entends encore son sourire …

(*) le partageur de frontière Lord Salisbury écrira « Nous avons entrepris de tracer sur les cartes des régions où l’homme blanc n’avait jamais mis le pied. Nous nous sommes distribués des montagnes, des rivières et des lacs, à peine gênés par cette petite difficulté que nous ne savions jamais exactement où se trouvaient ces montagnes, ces rivières, ou ces lacs » ( diploweb.com 15 juillet 2024) 

La dépression post-jo des fédérations sportives . Une élue, du PS (parmi d'autres) réclame un plan Marshall avec des investissements justifiés, selon elle au nom de la lutte contre l'obésité et l’addiction aux écrans. Un argument que confirment les reportages qui montrent les écouteurs collés sur les oreilles et les yeux rivés sur des écrans de jeunes athlètes. Il faut rappeler que le montant des subventions versées par l'état dépend du nombre de licenciés, ce qu'avait compris le Blanquer du pass'sport. Sans les équipementiers et les officines de paris (sur un match de foot départemental ) qui tirent profit de cette soudaine passion pour le sport, un moyen commode pour remplir les vides des politiques nationales et régionales. Seul bémol, le manque d'équipements limite l'accueil d'inscrits et donc le montant de la subvention versée par le ministère des sports. Pour les élus, en jeu, l'espoir d'assagir des émeutiers potentiels en les occupant à faire du sport jusqu'à s'en abrutir. Pédale, pendant ce temps-là, tu oublieras tes problèmes. « Le sport" est une activité assignée de longue date aux habitants des quartiers populaires de préférence aux activités culturelles et artistiques pour lesquelles il faudrait des pré-requis qui leur seraient inaccessibles. L'objectif de l'éducation populaire, tellement ringardisee était précisément de compenser certaines inégalités et de les rendre accessibles, tout en risquant de créer des bataillons de rêveurs improductifs et de contestataires de l'ordre social établi. Pour acheter un peu de paix sociale, des municipalités, souvent "de gauche" et des directions ministérielles ont mis en avant des moyens d’expression issus de ces "cultures urbaines" qui évitent l’infamant "cultures banlieusardes. Personnellement, je n’ai rien contre (ni pour) le rap et le hip hop mais c’est encore le moyen d’assigner un public à  en estimant au fond qu’il ne peut montrer d’intérêt que pour les formes d’expression et de communication, de relations qui le rattachent à son territoire. Une sorte de servage culturel issu d’un meprisant "c’est assez bien pour eux" alors qu’il faut au contraire faire preuve d’ambition. 

La ministre de la culture avait annoncé qu'elle se battrait pour le domaine de la culture, sans préciser que sa politique culturelle allait de la cérémonie d'ouverture des jeux olympiques aux subventions pour les équipements sportifs alors que nombre de salles de spectacles perdurent avec difficulté, que les troupes professionnelles comme celles d'amateurs "de proximité" peinent à respirer, que la nuisance olympique fragilise les festivals d'été et que la politique suivie par des maisons d'édition favorise les espaces culturels des centres commerciaux et les sites de vente en ligne au détriment des librairies. Au mieux, on applique la politique SNCF, placer un piano dans des gares sans aucun accompagnement sans doute pour patienter entre deux retards de train (**). Seuls quelques amateurs viendront jouer, d'autres aussi mais sans qu'aucun accompagnement ou initiation soit mis en place comme c'est le cas pour certaines fédérations sportives soucieuses de promouvoir leurs activités. Le piano devient rapidement injouable et inutilisable quand bien même un nombre important de gamins est attiré par ce machin. Ce n'est pas pour toi, semblent dire la Sncf et Rachida Dati, va voir du côté du terrain de foot. Rien d'étonnant de la part d'une ministre de Sarkozy et de Macron.  

(**) début des années 2000, sous l’impulsion d’un (remarquable) président d’association dans laquelle j’étais en charge du secteur vacances, nous avions envisagé d’installer un piano dans un de nos centres de colos, face à la méditerranée. Malheureusement, aucun pianiste n’avait éprouvé l’envie de partager sa passion avec les enfants et les ados d’Aubagne, Bagnolet ou ceux du Mans et les animateurs en auraient été incapables. J’en eprouve toujours un regret immense 

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