Jean-luc – trotskiste un jour, autoritaire toujours – Mélenchon aura mis moins d’une semaine pour casser le dernier joujou de la gauche. Hollande parie sur l'absence de mémoire des électeurs pour se proposer comme ultime recours, lui qui fit la courte échelle à l'extrême droite pendant son mandat. Le champion des intrigues de congrès en profite au passage pour fustiger les manoeuvres des LR.,
Il fallait une bonne dose de naïveté nécessaire pour parier que la coalition attrape-tout ( du PS au NPA) aurait une espérance de vie supérieure au 7 juillet. En réalité, la machine à perdre de la gauche s'est placée sur les rails dès le lendemain de la signature de l'accord. Les projections qui laissent espérer au bloc de gauche une représentation plus importante qu'aujourd'hui ont dû inquiéter le lider minimo. Après la remise en question de l'investiture de son Play mobil personnel, l'Adrien du nord, s'en est suivie une belle claque que les salopards qui s'étaient permis de contester son autorité (sans toutefois démissionner du groupe parlementaire), lui ont infligé. Les socio-traîtres, c’est-à-dire le reste du monde à l'exception des Panot, Aubry et Bompard lui refuseraient de connaître une dernière joie, celle d'écrire son nom d'insoumis sur la liste des premiers ministrables. A la porte les renégats, Jean-luc, tu l'aimes ou tu le quittes et pourtant, il s'en fiche de gagner le Jean-luc car il sait que c'est utopique. En revanche, il n'est pas question qu'un autre de son camp monte sur le podium. Ce serait un affront inqualifiable alors qu'il n'a pas ménagé sa peine ni celle de ses hologrammes pour que les renégats gagnent un siège. Blessé par tant d’ingratitude, l’Attila insoumis qui est plus ego que les autres (sauf Macron, évidemment) n'envisage pas une seconde de s'embarquer comme capitaine honoraire pour une petite vadrouille sur un pédalo à la dérive. Bref le caca nerveux du grand homme n'est rien d'autre qu'un drame ordinaire de la retraite et celui qui affirme que les investitures à vie n'existent pas, ne parvient pas à s'appliquer cette décision pleine de sagesse. Sa mise sur la touche serait d'autant plus cruelle que ce solférinien honni de Hollande opère un retour médiatique inespéré, bénéficiant de la "mémoire de poisson rouge des électeurs" mais aussi d'années d'intrigues de congrès et de manigances de couloir. Manque Sarkozy à cette brochette. Le silence aussi long auquel il ne nous avait pas habitué, est peut-être dû à une invitation pour effectuer une croisière sur un yacht de Bolloré (2). Annoncera-t-il qu'il est ou non Ciotti compatible ? J'en perds le sommeil.
(1) « Merveilleuse gauche française ». Guy Bontempelli écrivit cette chanson en 1970.
(2) mener en bateau reste sa spécialité