Grenoble, un préeadolescent de 12 ans, tué près d'un point de deal. Il y a longtemps que la violence, fréquente dans certains quartiers touche les jeunes de cet âge. Néanmoins, en permettant à ces mineurs de fréquenter les colonies de vacances, elle leur permettait de s'éloigner de leur lieu de vie, d'en découvrir un nouveau et de vivre d'autres relations entre pairs et avec des adultes, pendant quelques jours voire deux à trois semaines. Bref, de quoi vivre des vacances comme les autres. Pas simple mais un souffle indispensable pendant les vacances d'été. Aujourd'hui, c'est fini, tu restes attaché à ton quartier. En effet, entre l'éventuelle mise en cause de la municipalité par la justice ( noyade dans le Drac), la lourdeur des procédures généralisées d'appels d'offres, la mobilisation accrue des personnels administratifs, l’augmentation des séjours mpayés et surtout la logique marchande et consumériste qui touchait un nombre toujours plus grand de parents, d’enfants et d’élus provoquant le mécontentement des électeurs. Alors, lorsque l'élue à l'enfance ne renouvela plus son mandat, sa succession par un techno-écolo, signa la fin de ces séjours pourtant indispensables, remplacés par des journées-ersatz destinées à "occuper" les jeunes (la vogue des stages sportifs) * et à afficher des réalisations à très court terme mais ne présentant que des intérêts éducatifs limités. Une tendance hélas adoptée par d'autres et nombreuses autres collectivités. Vingt ans plus tard, la destination vacances des mineurs peut se limiter aux points de deal, quelques fois, pour un aller sans retour. On est d'accord, la réponse "colos" n'aurait peut-être pas protégé ce preadolescent des balles des assassins mais elles auraient probablement contribué à proposer aux d'autres pistes aux territoires urbains défavorisés, à entrevoir des perspectives différentes. Une chose est certaine, en France, on privilégié le répressif à l’éducatif.
* on m’objectera peut-être. argument parable que "c’est ce que veulent les jeunes". Exact, comme les adultes, ils aspirent prioritairement à passer des vacances au bord de la mer, ce qui n’etait pas toujours possible, faute de places. Pourtant,les mêmes revenaient generalement ravis d’un séjour à la montagne pendant lequel ils avaient accepté de participer à une randonnée en montagne avec éventuellement, une nuit en refuge. Il avait fallu la patience et l’énergie de l’encadrement pour parvenir à les en convaincre. Accepter et surmonter ses frustrations...
ions.