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Billet de blog 22 mai 2024

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Quand le dieu de l'Olympe descend sur Nouméa

Après que le banal parcours de la flamme ait ete annulé, c'est le dieu de l'Olympe lui-même qui prend sur son temps pour honorer Nouméa. Durant les 25 heures que dure le vol, il aura tout le temps nécessaire pour s'interroger sur les raisons de la présence et la légitimité de la colonisation française sur l'île ultramarine (*).

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« Le président part dans un esprit de responsabilité »… Que la porte parole du gouvernement (*) éprouve le besoin de le préciser, révèle les doutes qu'on nourrit même dans son entourage sur cet « esprit de responsabilité ». Ils sentent qu'il ne l'a plus la flamme. Faut dire que sept années à l'Elysee entre un labrador et une marchande de pièces jaunes avec une mare à  canards comme horizon, c'est long, très long. Une fois les inaugurations et les célébrations épuisées, après avoir fait le tour des thèmes possibles de grands débats, que reste-t-il ? Les jeux olympiques mais ils seront rangés dès le mois de septembre. Les conversations avec ses homologues ? Ils refusent désormais de prendre ses appels. Seuls des échanges sur l'intelligence artificielle avec des youtubeurs. Même M'Bappe lui fait faux bond en s'exilant dans un club étranger. A-t-il au moins souscrit un abonnement international ? On comprend son envie de vadrouiller, routard diplomatique attentif au moindre frémissement médiatique, un plaisir innocent qui lui est compté depuis qu'un rayeur de parquet compulsif occupe l'appartement d'en face. Par chance, l'actualité est bonne fille Il peut toujours se rabattre sur l'envahissement des mafias de la drogue, des élections qui s'annoncent catastrophiques, l'ouverture de la saison de la chasse aux fourgons pénitentiaires ou les tirs au couteau sur cibles émouvantes. Sans compter que l'été apportera son lot d'incendies, d'inondations et d'attentats déjoués mais cela reste plan-plan. Même apparaître en Cesar, Commandeur des J.O. ne lui fournit plus qu'une joie mitigée, d'autant qu'à moins qu'elle se soit noyée entre temps, il devra supporter la Hidalgo et cet insupportable donneur de leçons de Hollande vu que c'est lui qui a déposé la candidature de Paris. Jusque ce qu'une île lointaine et oubliée de tous décide de célébrer à sa façon le parcours de la flamme olympique. Un prétexte en or pour s'échapper quelques jours. Il  décide de compléter sa collection de milles et d'enrichir son bilan carbone en se rendant en Nouvelle Calédonie. Il a pris soin de consulter les pages du guide de voyage qui lui sont consacrées et de découvrir que la situation ne lui serait pas favorable, au président. Entre l'aéroport international qui prolonge sa fermeture dès qu'il a connaissance de sa venue, les turbulentes montagnes russes (un coup de Poutine ?) et leur lot de blessés, une fois encore,  il dit affronter un sort ennemi. Mais il n'en a cure notre Phare, au contraire, l'adversité le requinque et il semble provoquer ses adversaires avec un "même pas peur, venez me chercher si vous en avez le courage !" N'écoutant que son courage, notre caïd de cour de récré s’embarque à la rencontre d' « autochtones aux mœurs certes frustes mais qui restent au fond de grands enfants » (note de la cellule diplomatique). Qu'espere-t-il l'homme qui guérit les écroulles ? Organiser la future cérémonie de  panthéonisation de Louise Michel et de ses camarades bagnards, régler les derniers détails de la prochaine manipulation électorale, réunir une assemblée citoyenne portant sur le bilan économique et culturel de l'occupation française à l'heure de l'épuisement des ressources naturelles et des catastrophes climatiques ? Rien de tout cela. Le Phare de la Nation se réjouit de la cérémonie de bienvenue (trois étoiles sur trip advisor) au cours de laquelle le comité d'accueil lui remettra un collier de pneus crâmés, une variété locale à michelin entre culture intensive et production maraîchère qui pousse à l'ombre des voitures calcinées, suivie si le temps le permet d'un feu d'artifice digne qui embrasera l'île, de quoi se livrer à son occupation préférée, la prise de selfies. Cette visite n'a bien évidemment aucun intérêt, même pas celui de se rendre compte que le décalage entre la métropole et l'île ultramarine, pas trop ultra Marine, espérons-le, n'est pas seulement horaire, loin de là.   
*Décidément ils ont tous de belles têtes à claques 

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