Fuck les J.O. (avatar)

Fuck les J.O.

C'est l'heure de la manif’

Abonné·e de Mediapart

218 Billets

0 Édition

Billet de blog 26 mai 2024

Fuck les J.O. (avatar)

Fuck les J.O.

C'est l'heure de la manif’

Abonné·e de Mediapart

Tu veux y goûter à mon fair-play ?

A mort l'arbitre », le film de Jean-Pierre Mocky reste plus que jamais d'actualité.

Fuck les J.O. (avatar)

Fuck les J.O.

C'est l'heure de la manif’

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Je n'ai jamais vu une telle désorganisation, commente d'un supporter au lendemain des caillassages et des violences entre gangs "ultras". Il pointe la responsabilité d'un logiciel de guidage ou l’incompétence d'un logisticien qui fit se croiser des autocars sur une aire de repos. Quant à la responsabilité de ces abrutis ? La porteuse de micro n'interviendra pas  pour remettre les choses en place. La sauvagerie imbécile de ces spectateurs n'y est donc pour rien puisque rappelons-le les bus convoyaient des joyeux drilles venus assister à la finale de la coupe de France de football. Pareille situation provoquée régulièrement par les ultras, se reproduit régulièrement à l'occasion de rendez-vous qui apportent sans doute un peu de piment à des vies ennuyeuses. On se retrouve peinards, loin des caméras de surveillance pour échanger sur les mérites comparés des battes de base-ball et des armes de poing comme sur les vertus de la sodomie pratiquée par le corps arbitral et les ennemis de l'autre camp ou, chez les plus darwiniens à propos de l'influence de l’ascendance animale dans les régimes alimentaires des joueurs de couleur, les imbéciles heureux qui sont nés quelques part"  ne manquant pas d'imagination. 

Certes, on est loin des péripéties survenues dans le stade du Heysel ou celui de Bastia mais c'est ce qui fonde la gloire et la permanence du football et beaucoup est fait pour le recouvrir d'une couche d’acceptabilité. Augmentation du prix des places, multiplication des fouilles et des interventions sécuritaires, vidéosurveillance, réunions avec les clubs de supporters, cloisonnement des travées etc mais rien n'y fait ni dans ni hors des stades. Rassurons-nous, ces phénomènes de violence, de corruption, de racisme se produisent ailleurs, en Europe et sur d'autres continents, en Amérique latine et en Asie du sud-est notamment. L’impact de la télévision, des règles simples et des équipements à la portée de tous (*) sont deux illustrations de l’utilisation bien comprise de la logique capitaliste au service d'une mondialisation réussie. Le scénario est d'ailleurs toujours le même. Une compétition sportive de niveau mondial suivie d’une opération de propagande publicitaire puis de la tournée promotionnelle d'un club étranger aux vedettes adulées. Le pays s'habille alors aux couleurs de ces équipes en vogue (récemment c'est l'Espagne qui tenait la corde) ?et les noms de quelques vedettes (Messi, Ronaldo ) déambulent dans les rues des villes et des villages des tropiques. Une mondialisation heureuse bientôt ternie par des accusations de corruption, de paris truqués, de mafias impliquées et de violences entre supporters. Enfin, à l'intention des amateurs d’authenticité, de respect des cultures d'origine, on peut signaler que les activités physiques traditionnelles disparaissent par la faute d'une désaffection croissante avant  disparation, due à l'abus de consommation de médias sous influence occidentale. La mondialisation au service du capitalisme d'état et privé. 
Pour ma part, cette question m’angoisse : les supporters présents dans les cars ont-ils pu arriver à l'heure pour la finale ? Dans le cas contraire, ont-ils passé la nuit en garde à vue et si oui, aura-t-on pensé à installer des postes de télévision dans leurs cellules ? Quitte à redouter un déferlement de violence entre camps adverses dans les sous-sol du commissariat. Un autocar calciné, trente supporters et huit policiers… Darmanin, à quand l'arrêté interdisant les compétitions de football, des OQS (obligation de quitter le stade) et des arrêtés d'expulsion.

(*) les tenants d’un football qui serait citoyen est émancipateur s'obstinent à renvoyer l'image d’enfants aux pieds nus qui poussent une gamelle sur la terre battue d'un bidonville. Des enfants dont certains pourront être achetés par des viandards étrangers, le rêve ultime. Quelques très rares exceptions finiront millionnaires, certains serviront de soutiers mais la majorité d'entre eux sera jetée avant d’avoir signé un contrat.

Addendum à l'intention des inconditionnels de la compétition sportive qui remercient le monde du rugby pour le respect de ses valeurs. Le même jour, de finale européenne, la place du Capitole bourrée de monde, pas plus d'émeutes que dans les tribunes. Il y a toutefois fort à parier que ses valeurs résistent quand la mondialisation effrénée s’emparera du rugby. Elles commencent d’ailleurs à s'effriter avec l’adoption des mêmes méthodes, certes à un niveau inférieur, à l'exemple de ce qui se passe dans d'autres sports à la recherche d'une plus grande visibilité. Le système économique étant le même, l’activité sportive suit logiquement un modèle semblable de développement et de rentabilité ; la professionnalisation demande des rentrées d'argent plus importantes pour faire face à l'augmentation de la masse salariale suite aux revenus vertigineux de quelques champions (certes, dans le foot …) et des indispensables O.S. qui les accompagnent. Devenus indispensables, les droits de télévision font la loi et exigent des matches plus attrayants. Réunies dans une espèce d'OM.C. , les instances internationales du rugby modifient les règles pour un jeu plus rapide et plus spectaculaire. L'augmentation et la fidélisation des audiences est à ce prix et à celui de la modification des corps des joueurs pour qu'ils puissent supporter des chocs toujours plus nombreux et plus dommageables. Il s'en suit des séances d'entraînement-travail-à-la-chaîne, plus intenses et plus spécialisées. Ce qui n'empêche pas les traumatismes, musculaires et crâniens que la chair à canon s'inflige sur le terrain, professionnels comme amateurs, les plus graves pouvant mettre fin temporairement ou définitivement, à leur pratique. Reconnais au moins qu’au rugby, me souffle-t-on, les joueurs respectent les décisions de l'arbitre. C'est effectivement davantage le cas qu'au foot, les enjeux financiers étant moins importants mais le ver est dans le fruit. Il suffit de demander à  l'arbitre que des supporters ont lynché au cours d'une finale régionale, Nissan-Magnoac où en sont ses 80 pour cents d'invalidité permanente quand un autre s'inquiète, toujours chez les amateurs de l'augmentation de la violence, la tension est palpable sur les terrains mais pas seulement. Le comité de la Fédération de la Sarthe « s'engage pour lutter contre les violences dans notre sport ». Et même si ici, l'accent est mis sur les violences sexuelles, physiques et le harcèlement, il en existe d'autres sur et autour du terrain. Un joueur professionnel mort suite à un choc, d'autres ont dû mettre fin à leur carrière. Fr3 Occitanie relève que des comités départementaux s'inquiètent face à la recrudescence d’incivilités et de violences sur le terrain, notamment lors de matches de jeunes.  Enfin, un séminaire organisé par la FFR évoque la consommation de drogues dures. Pour ce qui est des violences en tribune, les dirigeants reconnaissent que l'augmentation obligée des recettes de billetterie, la fréquentation des stades a changé, les comportements également, une tendance également constatée, avec des manifestations différentes, sur les gradins de Roland-Garros.  

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.