Ne pas trouver mieux qu’un bateau vieux de deux siècles pour promouvoir les qualités de la start-up nation à son Mozart, en dit long sur l'état de délabrement de ce pays. Convoyer un colis aussi précieux sur un monument historique relève d’un contresens alors que nous sommes pressés de toute part de faire preuve d'enthousiasme pour accueillir la modernité technologique, connectée artificielle et intrusive.
Dans moins de cent jours, accueillir le plus grand événement sportif de la planète (1) avec tout ce que la planète compte de touristes, de dirigeants d'état et d’entreprises aura les yeux rivés sur les nôtres de responsables mérite bien quelques sacrifices. Vous nous l'avez répété jusqu'à plus soif à tel point que chacun s’est résolu à ne pas faire honte au triumvirat Macron-Hidalgo-le Coq sportif. La preuve en exemples (2). Les énervés ont promis qu'ils se tiendraient loin des rassemblements de plus d’une personne, dans le Boncon, Mélenchon met en vente sa permanence électorale de la rue saint Guillaume, les bigots barbus pathogènes demandent à leurs détaillants de suspendre la livraison de colis piégés, la période de noël étant trop éloignée, enfin la population accepte, pour la deuxième fois en peu de temps, de conditionner ses déplacements à la présentation d'un ausweis numérique. « L'histoire bégaie » prévient doctement François Bayrou. Gare aux bavures ! une épreuve qui se déroulerait au Vel' d'Hiv’ suffirait à faire naître le doute dans les cerveaux policiers, ce qui n'est jamais bon. « Chef, j'ai relu mes notes, en 1942 on embarquait c’est qui affichaient un signe distinctif. C'est toujours le cas ? » « Chef, la bande à Manouchian essaye d’aller au Panthéon sans QR code ». Bonne nouvelle pourtant, grâce aux jeux olympiques, la France occupe les premiers rangs du classement pisa de la surveillance de ses citoyens ; drones, reconnaissance faciale algorithmique, vidéo « protection », et intelligence artificielle, la Chine devrait se méfier. Avec Darmanin, Macron et Attal, le petit nouveau, à la barre, elle risque de se faire griller. Quant à nous, conscients des enjeux pour l’image et de la réputation de la France, promis, nous resterons sages, peuple obéissant et suffisamment servile pour inciter les entreprises à se délocaliser dans l'hexagone. Dommage que refusant de profiter cette occasion rêvée, les syndicats aient échangé le droit de grève (2) générale contre un plat de primes sans lendemain. Nous voici donc terriblement sages, crédules et serviles, acceptant le principe gagnant-perdant de la trêve olympique au nom d'intérêts supérieurs privés qui ne seront jamais les nôtres. Au rencard, la torche de la liberté.
Une deuxième partie devrait paraître avant le 26 juillet 2024 décrira l'occasion manquée de promouvoir les chantiers navals et les croisiéristes nationaux. Un autre ratage XXL.
(1) Expression déposée
(2) la liberté de l'auteur
(3) def : la grève est une survivance du vieux monde. Son seul intérêt était devenu la réalisation de micro-trottoirs. Il y fut mis fin en l'an 1 après les J.O.
Billet de blog 30 avril 2024
A moins de cent jours de la cérémonie d'ouverture des jeux olympiques (1) …
la France porte haut la flamme de la démocratie "à la française".
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