Mardi 30 juillet 2024, entendu au bulletin météorologique de la radio de "l'esprit d'ouverture" : la France remporte 16 médailles (et même pas un cocorico pour accompagner la nouvelle). Plus grave la canicule qui touche le pays devrait "impacter" les performances des athlètes. Enfin, un saumâtre, "pour la troisième journée consécutive, la Seine reste impropre au déroulement des épreuves de triathlon". Craignant de doucher (sic) l'enthousiasme sportivo-patriotique obligé, la speakrine rassure l'auditeur avec deux précisions qui nous font comprendre l'intérêt des compétitions sportives. Grâce au mondial de football disputé au Qatar, "nous avons appris". Louons donc la sagesse des Zautorités qui, en organisant un événement improbable, irrationnel et nuisible font accomplir des progrès à l'Humanité et permettent aux athlètes d'être moins touchés par les températures élevées et aux téléspectateurs de continuer à baver devant les écrans tricolores. Un peu plus tôt, madame Pécresse, de la Region et de la Ratp se félicitait que les brumisateurs et autres équipements censés rafraichir les corps des visiteurs à l'occasion des jeux olympiques resteraient en place(*). Madame Pécresse, n'a pas précisé si on pourrait utiliser les brumisateurs en hiver. Que deviendrait la société française sans les objets laissés par la compétition qui laisseront de vasques souvenirs. On ne peut que s'interroger sur le sens, l'intérêt et même la possibilité d'une vie loin des jeux olympiques. Sensible aux grands problèmes de société, Monsieur Macron a tranché. Ce sera fromage et dessert, été et hiver, en attendant les jeux d'automne et ceux de printemps.
L'an dernier, dans la fournaise de fin juillet, ma mère, âgée et dont le coeur était en mauvais état, n'avait pas eu droit à ce qu'un ventilateur soit placé dans la chambre de clinique (**) qu'elle occupa. Enfin, elle en eut un, mais après avoir engagé des pourparlers diplomatiques pour persuader quelqu'une qui "n'était pas responsable" et qui "n'avait pas le temps", d'en dégotter un, même couinant, qui bullait au fond d'un placard. Faut dire que quand on n'est même pas membre d'une équipe de France de quelque chose, on se fait discrète. A la même époque madame Oudea-Castera devait compter le nombre de ces ventilateurs nécessaires en juillet 2024, madame Macron (***) dressait probablement le menu du prochain diner d'état et monsieur son mari calculait le montant imprévisible du dépassement budgétaire et les conséquences que la manifestation organisée au nom des valeurs du sport et de la grandeur de la France, aurait sur les services publics du pays.
(*) l'expérience des brumisateurs sur un quai de gare étranger m'a laissé un souvenir désagréable.
(**) sur tripes advisor une seule étoile et booking.com indiquant "fully booked" pour l'hôpital voisin.
(***) phallocrate ! Et le partage des tâches ménagères ?