Les réactions pitoyables condamnant les participants à l’apéro géant qui fêterent la mort du négationniste, antisémite et fasciste le pen jean-marie, prennent un goût amer le jour de la commémoration du quatre-vingtieme anniversaire de la libération du camp de concentration et d’extermination d’Auschwitz. Pour le sociétaire du facho comedy club, les chambres à gaz et les fours crématoires étaient à la fois un « point de détail de l’histoire de la seconde guerre mondiale et l’occasion d’un trait de l’humour national socialiste si particulier. Le copain de Faurisson tint ces propos en 1987, c’est à dire quelques mois avant la présidentielle de 1988 où près de 15% des votants lui apportèrent leur soutien. Aux élections suivantes, il récolta 17,8% et même 41,5% en 2022, au deuxième tour. Bon sang ne sachant mentir, fifille a repris le flambeau en ripolinant à peine le parti, l'imposant en parti de gouvernement tout à fait crédible. En cas de défaillance, la nièce ne manquerait pas de lui prêter assistance.
Pour Bayrou, le pen «aura été une figure de la vie politique française», une saillie qui devrait valoir au catho béarnais qui voulut réintroduire la loi Falloux d'être promu chef d’escadrille de l’aeroclub de Pau. Bon, faut l'excuser, être sous le coup d'une motion de censure que pourrait voter l'Herritière ça doit te chambouler grave. Dire que d’aucuns affirment que l’antisémitisme est residuel en France (1) alors qu'il a toujours été florissant, comme le racisme. Lepen réitèrera plusieurs fois ces propos, notamment à Munich, en 1997 aux côtés du waffen SS schonhuber, complétant sa collection de maximes, avec la justification de l’emploi de la torture en Algérie : "Nous avons reçu une mission de police et nous l’avons accomplie, selon un impératif d’efficacité qui exige des moyens illégaux" (2). Aurait-il vraiment dépareillé dans la meute des gardiens de camp ou aux côtés de la police française qui a si bien appliqué voire devancé les désirs nazis ?
Parmi nos moralistes indignés par la petite fête au cours de laquelle les participants danserent sur le cadavre à peine refroidi, combien se résoudraient-ils à devenir des collaborateurs plus ou moins zélés d’un régime nazi (3) ? Que les représentants de cet "establichement", par ailleurs méprisé par le refroidi du jour, aient critiqué ceux qui "manquaient de respect aux morts"(4) a de quoi écœurer. Quant au d’habitude prolixe Macron, il s’est contenté de mentionner que le «rôle dans la vie publique» du sectataire de Pétain «relève désormais du jugement de l’Histoire» (4) avant de s'envoler pour participer à la cérémonie de commémoration de la libération du camp d’Auschwitz. Lui et tous ceux de son espèce devraient profiter de la quinzaine de jours qui restent pour regarder le film "L’instruction", tiré de la pièce de Peter Weiss (Arte replay). Édifiant et pédagogique à l’heure où "des vagues d’immigration" submergent le pays avec ces étrangers qui viennent jusque dans nos bras ...
Dernière avanie subie par la star du frontisme, la profanation de sa tombe. Un juste retour des choses pour qui se souvient de Carpentras et de la trentaine de tombes juives qui avaient subi ce sort en 1990. Les deux responsables du PNFE n'avaient évidemment aucun lien avec le FN, d'ailleurs dès qu'ils entendaient la voix de le pen, ils ne manquaient pas de se boucher les oreilles.
(1) le même voue un culte revendiqué au président menteur, affairiste et dissimulateur, aux amitiés nauséabondes qui favorisa la montée de l'extrême droite pour garantir sa réélection, une stratégie électorale qui en rappelle d’autres.
(2) Fabrice Riceputi, Le Pen et la torture. Alger 1957, l’histoire contre l’oubli (Le Passager clandestin)
(3) "Auriez-vous crié Heil Hitler en 1933, soumission et résistances au nazisme : l’Allemagne vue d’en bas " (François Roux - Éditions Milo)
(4) tonalité générale dans les médias.