fxavier (avatar)

fxavier

Enseignant retraité

Abonné·e de Mediapart

582 Billets

0 Édition

Billet de blog 13 mai 2013

fxavier (avatar)

fxavier

Enseignant retraité

Abonné·e de Mediapart

THEATRE à MULHOUSE TANNHAÜSER

fxavier (avatar)

fxavier

Enseignant retraité

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Filature Mulhouse

    Tannhäuser : Opéra en trois actes de Richard Wagner

 Dans  Tannhäuser  pièce maitresse de l’opéra romantique, le compositeur a fondu divers récits anciens, interprétant très personnellement l’art des ménestrels, les valeurs chevaleresques et la légende de Vénus.. Le conflit entre la chair et l’esprit, l’amour voluptueux et l’amour courtois.est incarné par le poète Tannhäuser Cette création de l’Opéra du Rhin  que nous sommes allés  voir à la Filature de Mulhouse nous a convaincus, même séduis, et ce grâce la direction  de Constantin Trinks qui conduit  l'Orchestre Philharmonique de Strasbourg. avec précision et doigté, au lyrisme flamboyant des voix des solistes et  à la majestueuse interprétation des chœurs de l'Opéra du Rhin. Tout cela constituant un vibrant hommage à cette dernière œuvre de Wagner,  qui n'est pas, de loin, celle que nous préférons

Après l'ouverture superbement menée, la scène s'ouvre sur des danseurs sortant peu à peu du cadre pour former un tableau vivant qui  nous introduit dans la bacchanale  du Venusberg    Tannhäuser y est en captif volontaire de la déesse Vénus. S'extrayant de l' immense cône lumineux qui surplombe la scène, il  s'adresse à elle pour lui apprendre que son amour s'est tari, et qu'il aspire de nouveau à la liberté. Il veut la nature et l'amour de Dieu. Dans un air fameux, Tannhäuser exprime son souhait à Vénus, qui réagit violemment en lui déclarant que jamais plus il ne trouvera le salut. Tannhäuser  lui réplique   que son salut viendra de la Vierge Marie, provoquant ainsi son départ. Il se retrouve  comme par magie dans la campagne près de la Wartburg ; c'est le printemps, un jeune berger chante la gloire de la belle saison qui s'annonce . Des pèlerins qui reviennent de Rome, en entendant leur chant, Tannhäuser est pris de profonds remords pour sa vie voluptueuse et exprime sa volonté  de vie nouvelle.

Dans la grande halle de la Wartburg., aménagé comme une salle de brasserie, avec ses chaises de bistrot Elisabeth, la nièce  du Landgraf, accueille avec joie Tannhäuser  lui exprime le malheur dans lequel elle a vécu depuis son départ., et lui rappelle que ses  chants étaient en effet très émouvants pour elle. Tannhäuser dit qu'elle peut remercier Dieu d'avoir permis le miracle de son retour. Elisabeth oublie un instant sa mélancolie, et chante son bonheur à l’idée de retrouver Tannhäuser. Le Landgraf accueille les invités pour le concours de chant, dont le thème sera l'éveil de l'amour. Elisabeth accordera un vœu au vainqueur, quel qu'il soit. Wolfram  le premier à chanter décrit l'amour comme un sentiment pur qui ne doit jamais être troublé. Tannhäuser, face à cet éloge de l'amour courtois qui recueille les suffrages de l'assemblée, est comme repris par ses démons, et déclare d'une façon provocante qu'il a passé tout le temps de son absence  dans le Venusberg. Il improvise un chant célébrant l’amour charnel, celui qu’il a connu au Venusberg et dont il livre les moindres détails. Ses propos licencieux heurtent l’assistance, qui le menace de mort, les chevaliers tirent l'épée  et s'avancent en chœur  sabre au clair pour le trucider Tannhäuser ne doit son salut qu'à la pitié d'Elisabeth, et à la décision du Landgraf de le bannir et de l'envoyer à Rome demander son pardon au Pape.

Au troisième acte, alors que plusieurs mois ce sont écoulés, un groupe de pèlerins apparaît, ils sont de retour de Rome. .Elisabeth, qui n’a cessé de prier pour le salut de Tannhäuser, ne le retrouve pas parmi eux. Elle est brisée. Wolfram, amoureux d'Elisabeth  confie sa tristesse à l’étoile du soir qu’il contemple, dans une romance pleine d’abandon et de nostalgie,. Elisabeth qui l'en remercie remercie  s'éloigne accablée par l'absence de son amant. Cependant Tannhäuser a bel et bien retrouvé le chemin de la vallée de la Wartburg. A Rome, le Pape lui a refusé le pardon, en lui disant qu'il lui  est tout aussi impossible d’absoudre un tel pêcheur qu'aux  feuilles de repousser sur la crosse papale. Après avoir fait  le récit de ses malheurs à Wolfram. il ne rêve que de regagner la grotte de Vénus. Sur le point de rejoindre la déesse il découvre la procession funèbre menant Elisabeth au tombeau. Il s’effondre devant son cercueil, invoque la sainte femme pour son salut, et tombe raide  mort , il a juste le temps d’entendre les pèlerins annoncer qu’un miracle s’est produit à Rome, la crosse du pape a fleuri. L’âme de Tannhäuser est sauvée, un vibrant Alléluia accueille cette bonne nouvelle

La distribution vocale est plaisante et d'une belle homogénéité. Le rôle titre est tenu avec  conviction et enthousiasme par Scott Mac Allister, alors que les deux interprètes féminines jouent chacune avec beaucoup de finesse et d'intelligence leur rôle de femmes, représentant les deux aspects de l'amour qui  animent Tannhäuser. En effet Béatrice Uria Manzon est une Vénus séduisante déterminée à retenir son amant dans les filets de amour charnel auquel il se dérobe.  Barbara Haveman est une Elisabeth d'une  touchante sensibilité , bien  décidée à  réconcilier son amoureux retrouvé avec Dieu et la Vierge Marie. Jochen Kupfer excelle  dans son rôle de  Wolfram, le chevalier servant plein d'attentions pour Elisabeth qui l'éconduit gentiment

Nous avons apprécié  le travail de mise en scène de Keith Warner qui donne aux mouvements et à l'expression des acteurs une bonne dimension dramatique . Quant à la scénographe de Boris Küdlicka, elle est à la fois d'une belle sobriété et marquée par une présence symbolique qui nous qui nous a laissé parfois un peu perplexe  Dans les actes I et II le plateau est dominé par un praticable à rambardes,  en bois  et comme accroché au ciel on constate la  présence obsédante d'immense  cône lumineux  sensé symboliser l'enferment de Tannhäuser au Venusberg  dont les parois s'ouvrent pour le laisser s'échapper et  à la fin ce sera le chemin   de sa rédemption puisqu'il le gravit après sa mort pour y rejoindre  sa bien aimée Elisabeth  installée tout en haut prête à l'accueillir

Francis Grislin

.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.