Au Venezuela, après l’élection présidentielle, le chavisme ne pourra plus ignorer l’opposition
Un pays coupé en deux, voilà l’héritage du lieutenant-colonel Hugo Chavez après quatorze ans au pouvoir. L’élection présidentielle du dimanche 14 avril a démenti tous les sondages et tous les analystes en cour à Caracas. Le chavisme a connu son premier recul dans ce genre de scrutin, tandis que l’opposant Henrique Capriles Radonski enregistrait un bond en avant. Résultat : le candidat officiel Nicolas Maduro a été élu dans un mouchoir de poche. Il y a des victoires qui ont un goût amer.
En octobre 2012, Hugo Chavez avait été réélu, alors qu’il se savait condamné par le cancer, avec 8,2 millions de voix (55 %), contre 6,2 millions de suffrages pour Henrique Capriles (45 %). Dimanche, le successeur désigné du « Commandant » a obtenu 7,5 millions de votes, contre 7,270 millions pour Henrique Capriles. Soit une différence d'à peine 230 000 voix. Le chavisme a perdu 700 000 votes, tandis que le champion de l’opposition en gagnait un million.
Faut-il rappeler que le scrutin était tout sauf équitable et concurrentiel ?
Le pouvoir a disposé d’une écrasante supériorité sur le plan des médias et de la propagande, qui serait un scandale dans n’importe quelle démocratie un peu plus regardante sur la qualité de ses élections.
Malgré l’émotion suscitée par l’agonie et la disparition de Chavez, entretenue depuis des mois, transformée en argument électoraliste avec une ferveur digne de meilleure cause, le chavisme recule et se retrouve quasi à égalité avec une opposition qui est parvenue à surmonter ses divisions et à trouver un candidat crédible.
Le Venezuela est dans un état lamentable, quoi qu’en disent les propagandistes chavistes. Et l’élection de justesse de Nicolas Maduro ne permettra pas au chavisme de continuer à stigmatiser la moitié de la nation et ses représentants comme des traîtres à la patrie. Si Maduro veut aller jusqu’au bout de son mandat, sans être renversé par un référendum révocatoire à mi-mandat, il lui faudra composer avec l’opposition. On verra maintenant si les qualités d’homme de dialogue et de négociateur qui lui ont été attribuées sont justifiées.
L'échec économique du chavisme
L’économie chaviste est en faillite. Pendant la campagne, le ministre des finances Jorge Giordani l’a reconnu implicitement, lorsqu’il a repris à son compte un terme utilisé par les opposants et a averti que la « regaladera » (les cadeaux en profusion) était finie.
La dette dépasse les 200 milliards de dollars, soit 60 % du PIB. Même pour un pays pétrolier, c’est trop. Comment, avec 1 500 milliards de pétrodollars, en est-on arrivé là ? Par la gabegie et la corruption. Jamais le Venezuela n’a été autant dépendant du pétrole. Et l’industrie pétrolière est un géant aux pieds d’argile. Les effectifs de l'entreprise d'Etat PDVSA ont été multipliés par trois (tout comme le nombre de fonctionnaires), tandis que la productivité chutait. Les puits traditionnels sont à bout de souffle, faute d’investissement. L’exploitation du bassin de l’Orénoque est entre les mains de compagnies étrangères.
Les Vénézuéliens importent aujourd’hui presque toutes les denrées alimentaires et les biens de consommation courante. La production automobile a chuté de moitié. L’inflation s’élève à 30 %. Maduro a dû dévaluer la monnaie, tout en maintenant un contrôle des changes qui permet toutes les combines et manipulations de la « bolibourgeoisie », la classe d’affairistes protégée par le pouvoir.
La remise en ordre de l’économie et la lutte contre le fléau de l’insécurité, qui a fait de Caracas la capitale la plus meurtrière au monde, nécessitent une réorientation politique, un sursaut citoyen. Le résultat de l’élection présidentielle le montre. Le tissu institutionnel, l’Etat de droit, doivent être reconstruits avec l’apport de tous.
Henrique Capriles a fait campagne en prônant la réconciliation nationale, tandis que Nicolas Maduro fustigeait les opposants comme des agents de l’étranger et des héritiers d’Hitler. Il est temps pour le pouvoir d’enterrer le discours belliqueux du lieutenant-colonel Chavez et d’accepter la main tendue.
Remarques:
Nos journalistes de tous bords nous ont fait la démonstration de leur attachement à la démocratie bourgeoise capitaliste basée sur le MENSONGE permanent
Les commentaires qui ont suivi mort de Hugo Chavez nous avaient déjà donné un échantillon,
Dans la clique politique seul Dupont d'Aignant s'était fendu un hommage pertinent
Les média n'ont arrêté de rivaliser en nous servant des reportages "bien orientés" pour dénoncer la corruption, l'insécurité, l'échec du "chavisme"
Dans ces assauts de propagande le journal "le Monde" a assuré son rôle de CHIEN de GARDE
Je cite ce "torchon exemplaire" parce que je le connais, j'y étais abonné pendant cinquante ans, jusqu'au fond de mes chaussettes, et face aux mensonges permanents, tout particulièrement édifiants depuis deux ans, avec leurs discours sur la Syrie, j'ai renoncé à subir une lecture quotidienne qui me chauffait les oreilles, je me contente de le lire sur Internet
Messieurs les journaleux
Maduro a gagné l'élection de justesse, c'est vrai, mais de là à cracher sur sa juste victoire, il y a un pas que vous franchissez avec l'allégresse des larbins qui se prennent pour des maîtres
Ce soir je ne peux que vous exprimer mon profond mépris en rendant hommage au peuple vénézuelien qui a su résister aux vipères lubriques de la propagande
Je pense, j'espère que Maduro, en bon syndicaliste, se torchera le cul de vos "conseils" et qu'il conduira le pays avec comme seul souci: l'intérêt du peuple qui est forcément antagoniste avec les intérêts de la bourgeoisie
le Monde poursuit sa campagne de propagande, en laissant entendre que la situation du Venezuela serait la pire de l'Amérique latine
Ces gredins reprennent les "bons conseils des U.S.A et donne une justification aux PUTSCHISTES
Vivement demain où nous pourrons assister à la "fête" de la mise en place du nouveau Président
Manifestations au Venezuela : au moins 7 morts et 61 blessés
Le Monde.fr avec AFP | 16.04.2013 à 03h45 • Mis à jour le 17.04.2013 à 11h19
Au lendemain de la proclamation de la victoire de Nicolas Maduro à la présidence du Venezuela, les manifestations lancées contre le dauphin d'Hugo Chavez ont fait au moins sept morts, dont un policier, et 61 blessés. Alors que les partisans de l'opposition et du gouvernement poursuivaient mardi leurs rassemblements dans tout le pays, 135 personnes ont déjà été interpellées.
Henrique Capriles, qui réclame un nouveau comptage des bulletins de vote, a accusé le gouvernement d'être "derrière ces épisodes de violence", tout en se disant ouvert au "dialogue". Par souci de "responsabilité", le gouverneur de l'Etat de Miranda (nord), a appelé ses partisans à renoncer au rassemblement prévu pour mercredi à Caracas, afin de ne pas faire "le jeu du gouvernement" qui veut qu'il y ait "plus de morts dans le pays" Auteur du meilleur score jamais réalisé par l'opposition, Henrique Capriles continue de reprocher au CNE d'avoir proclamé président M. Maduro, vainqueur d'une courte tête (50,75 % contre 48,97 %), avant d'avoir procédé à un nouveau comptage des bulletins de vote. "Quand quelqu'un crie 'bingo', il faut montrer sa grille", a-t-il ironisé.
"UNE MAIN DE FER" FACE AUX "PUTSCHISTES"
Face à ces critiques, le camp de Nicolas Maduro crie au coup d'Etat. Le président, qui doit être investi vendredi, a imputé à l'opposition "fasciste" les victimes tuées, promettant "une main de fer" face aux "putschistes", et qualifiant de "caprices de bourgeois" la demande d'un nouveau décompte. "S'ils veulent me renverser, qu'ils viennent me chercher. Je suis là avec un peuple et une armée", a-t-il déclaré pendant un bain de foule à Caracas, indiquant plus tard qu'une enquête avait été ouverte à l'encontre d'un "petit groupe de militaires", soupçonnés d'avoir été contactés par l'opposition. Selon le ministre des affaires étrangères, un sympathisant de M. Maduro aurait notamment été tué "par une arme à feu" près de la capitale. "Aujourd'hui les forces de sécurité sont en alerte" et "nous avons incité les forces politiques à la mobilisation démocratique pour célébrer et ratifier la victoire" à la présidentielle, a lancé le ministre. "L'extrême droite a séquestré l'opposition et sème la violence", a affirmé le vice-président, Jorge Arreaza, sur Twitter.
Des chaînes de télévision ont affirmé que des opposants avaient attaqué leurs sièges à Caracas, tandis que des membres du gouvernement ont dénoncé des attaques du domicile de la présidente du Conseil national électoral (CNE) et de bureaux du Parti socialiste unifié du Venezuela (PSUV).
LES ETATS-UNIS ET L'OEA POUR UN RECOMPTAGE
L'Organisation des Etats américains (OEA) a évoqué mardi "sa profonde inquiétude face à ces actes de violence condamnables", et lancé un "appel fervent au dialogue". Elle avait soutenue plus tôt la demande d'un nouveau décompte des voix, tout comme la Maison Blanche, dont le porte-parole a estimé qu'il s'agirait d'une étape "importante, prudente et nécessaire".
La mission d'observateurs envoyés par l'Union de nations sud-américaines (Unasur) au Venezuela a, quant à elle, demandé que soient "respectés les résultats" émanant du CNE, "unique autorité compétente" en matière électorale. Mais "c'est une situation très délicate. La marge est tellement étroite dans un pays qui est extrêmement divisé que cela va être difficile à digérer politiquement", souligne le politologue Ignacio Avalos.
Dans ce contexte, le nouveau président peut aussi redouter la convocation d'un référendum révocatoire dans les trois ans. Il suffit à ses détracteurs de réunir 20 % de l'électorat sur une motion de défiance pour pouvoir organiser ce vote.
Pour de nombreux fidèles, l'élection de Nicolas Maduro est aussi garante du maintien des "missions" créées par Hugo Chavez – des programmes sociaux financés par la manne pétrolière du Venezuela, détenteur des plus grandes réserves de brut du monde. Un engagement, qui s'annonce toutefois difficile à tenir dans une économie en crise avec une dette égale à la moitié du PIB et une inflation de plus de 20 %, un record en Amérique latine.
Evo Morales accuse Washington de "préparer" un coup d'Etat au Venezuela
Le président bolivien, Evo Morales, a accusé mardi les Etats-Unis de "préparer un coup d'Etat" au Venezuela, après le commentaire de la Maison Blanche jugeant "nécessaire" un audit de l'élection présidentielle. Le président Morales a estimé que Washington cherche à "créer l'instabilité" au Venezuela "pour ensuite justifier une intervention". "Face à la provocation et l'agression du gouvernement américain envers le 'compañero' Maduro et son peuple révolutionnaire, nous allons défendre ce peuple" qui "parie sur les changements sociaux, économiques et politiques", a-t-il ajouté. Evo Morales, élu en 2006 et premier président amérindien de Bolivie, a, par ailleurs, indiqué qu'il se rendrait à Caracas pour l'investiture du président Maduro