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Billet de blog 23 décembre 2009

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Dieu d'Abraham: une catatastrophe

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Quand DIEU se mêle des affaires des hommes, tout particulièrement le Dieu d'Abraham, c'est la catastrophe!

Quelle misère ! Quand je vois l'accueil délirant fait aussi bien en Amérique latine qu'en Pologne au pape Jean-Paul II qui n'arrête pas de nous fourguer sa divine propagande.
Quand j'entends ce vieillard impotent dénoncer « ces être humains qui tentent de ravir à Dieu ses prérogatives qui sont: la connaissance du bien et du mal et son rôle de créateur de la vie », réitérer sa condamnation absolue de toute la recherche scientifique qui s'aventure dans la découverte des mystères de la vie, toute intervention des hommes pour soulager et abréger la souffrance et proclamer comme contraires aux desseins de Dieu tout droit à l'avortement et même à la contraception
Quand j'entends ce « Saint Homme », ce représentant de Dieu sur terre, faisant l'admiration non seulement des foules imbéciles mais aussi de la majorité des « humanistes » qui se targuent d'une intelligence de philosophe, sociologue ou d'écrivain bien côtés en cour... dénoncer tout ce qui risquerait de confisquer à Dieu ses pouvoirs régaliens, je ne puis être que révolté par tant d'obscurantisme dont on connaît les ravages qui sont patents pour ceux qui se donnent la peine de réfléchir.
En tout cas, ce personnage vénéré me confirme dans l'idée que Dieu n'est pas ce que d'aucuns, comme Régis Debray, Jacques Duquesne, Jean-Claude Guillebaud Monseigneur Poupard et bien d'autres, prétendent, et quand ils nous chantent les louanges de Dieu dans leurs "interprétations nouvelles" de la Sainte Bible qui ne sont que des resucées des exégèses qui les ont précédé et sauvé la religion biblique, tout particulièrement le Dieu d'Abraham, du ridicule et de la mauvaise réputation qu'il prenait dans la première moitié du vingtième siècle. Quand Régis Debray venu à Strasbourg pour présenter son bouquin Sur le chemin de Dieu sa « rencontre avec Dieu », comme un travail de recherche médiologique, je n'ai vraiment pas pu m'empêcher d'en rire, quand avec un sérieux qui faisait l'admiration de la docte assemblée, ce « Monsieur » nous parlait de la médiologie comme d'une « science nouvelle », parce que le médiologue ne se contenterait pas de pointer son doigt pour désigner la lune et fantasmer sur ce qu'il voit dans l'astre un soir de pleine lune, mais le médiologue regarde le bout de son indexe et s'interroge sur ce qu'il voit !
Que Régis Debray ait pu rencontrer Dieu, après toutes ses années d'errance et d'interrogations, en lisant les Saintes Ecritures et après s'être débarrassé de sa salopette de marxiste latino américain pour fréquenter les érudits et chercheurs de l'Ecole biblique de Jérusalem, avait de quoi épater l'assemblée et provoquer mes ricanements. Et encore, s'il avait été saisi par un "Appel" du Dieu Vivant, le « Tout Autre » qui vous rend fou et vous laisse sans paroles, comme les mystiques en extase… pourquoi pas ? D’autres sont passés par-là… Mais quand Régis Debray nous explique que le Dieu d’Abraham est à l'origine de la réflexion de l'homme sur lui-même, sur sa destinée au-delà du quotidien, il y a une certaine confusion du genre et surtout des extrapolations hasardeuses sur lesquelles nous reviendrons un peu plus loin! Et surtout, quand il affirme, avec un certain aplomb, que la réflexion à long terme, l'esprit de sacrifice qui fait la « Grandeur de l'Occident » et surtout la morale universelle qu’on trouve dans les Saintes Ecritures seraient fondamentalement absents dans les autres civilisations, tout particulièrement et sans doute dans la « civilisation des idoles », comme celles, hier de l'Egypte antique et aujourd'hui celles gagnées par la gangrène du rationalisme, du matérialisme et de l'athéisme militant, (le communisme évidemment) nous paraît être, non seulement une vue de l'esprit bien contestable mais une épaisse idiotie. Et surtout, quand il nous présente sa « découverte » comme le fruit d'une recherche scientifique et dénonce le rationalisme, l'athéisme militant comme une tare de l'humanité et s'interroge naïvement (sic) : « Comment a-t-il pu se faire que Dieu ait mis autant de temps à faire son apparition , que les hommes aient mis autant de temps à « s'humaniser » c'est à dire à prendre conscience de l'existence de « Valeurs » qui dépassent l'homme dans sa contingence d'être transitoire, pour s'élever dans les hautes sphère de l'esprit de sacrifice qui fait, à l'image du Christ, la grandeur de l'homme… il franchit le mur du son de la bêtise et de l’imposture .Je ne puis m'empêcher de penser, que si Dieu est vraiment redevenu un «phénomène d’actualité», c’est que grâce aux curés en tous genres, il est redevenu le cache misère d'une humanité en dérive, opprimée et inconsciente de tous les dangers, de toutes les guerres que ce Dieu d’Abraham a directement engendrées, et qu'il engendre encore aujourd'hui par son RETOUR dans les affaires des hommes, en grande partie grâce à Jean-Paul II auquel les foules et hommes de pouvoir rendent un vibrant hommageLa mort du Christ ou plus trivialement: Comment une religion fait de ses "martyrs" son fonds de commerce !La mission du Christ, confiée par Dieu à son Fils, était bien de mourir sur la Croix pour sauver les hommes du péché tout particulièrement du « Péché Originel ». Dieu ne pouvant plus faire revenir l’homme à l’état initial se sa naïveté paradisiaque, puisqu’il avait mangé le fruit de l’Arbre de la connaissance, Jésus, le Dieu qui s’est fait Homme, paiera la rançon de la réconciliation, que Dieu veut imposer aux hommes pour ne point se retrouver seul avec ses anges et archanges.
C’est bien la plus belle trouvaille qu’une religion ait pu trouver : pour démontrer « l’infini bonté de Dieu » la « méchanceté de l’homme » sans Dieu, c’est à dire l’homme qui récuse toute soumission et fait confiance à sa seule raison.
Moralité la soumission à la Loi de Dieu (aujourd’hui on a formellement remplacé le terme Dieu par « Sens des Valeurs de Civilisation », étant bien entendu qu’il s’agit des « Valeurs » judéo-chrétiennes) est non seulement source de « Rédemption » mais source de « Bienfait » à défaut de bonheur pour les hommes.
Non seulement les chrétiens ne font pas à Dieu le reproche d’avoir voulu le sacrifice de son Fils, mais ils n’arrêtent pas de louer ce Dieu qui par le sacrifice librement consenti du Fils restitue l’homme dans « sa dignité de fils de Dieu », lui donne la vie éternelle par l’instauration d’une relation anthropophagique appelée l’Eucharistie mise, selon les Evangiles, en place par Jésus, lors de la « Sainte Cène » et maintes fois affirmée dans les Evangiles.
La lecture de l’Evangile selon Saint Jean est une mine d’or : « Je suis le pain vivant descendu du ciel. Qui mangera ce pain vivra à jamais. Et le pain que moi je donnerai c’est ma chair pour la vie du monde » « En vérité, en vérité, je vous le dis, si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme, et ne buvez pas son sang, vous n’aurez pas la vie en vous. Qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle et je le ressusciterai au dernier jour » (Jean. Ch.6 § 44 à 58Que Dieu apparaisse comme étant à l'origine du désir de connaissance de l'homme alors qu’après avoir fabriqué l'homme à son image comme cela est bien dit dans la Bible : « Dieu créa l'homme à son image, à son image il les créa homme et femme » c'est vraiment une douce plaisanterie ! Pour la raison toute simple que dès sa première apparition dans la BIBLE, Dieu s'est opposé durant toute l'histoire humaine à toute libération de l'homme sur qui pèse cette malédiction biblique : « Tu ne toucheras pas à l'Arbre de la Connaissance du Bien et du Mal, si non tu mourras ». Faire de Dieu un libérateur de l'homme, est historiquement un contresens que les récentes recherches bibliques tentent de lever, parce que, il est vrai que dans la très Sainte Bible et tous ceux qui s'en sont inspirés, il y a, tout compte fait, à boire et à manger.

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