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Billet de blog 25 décembre 2009

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SAINTE FAMILLE: ENFANT(S) soumission "librement consentie" à la volonté du (des) PERE(S)

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L'ENFANT : JESUS-CHRIST... ENFANT... FILS DE DIEULa religion présente Jésus comme un enfant modèle, un fils exemplaire... Par sa naissance, dans une "étable à Bethléem", il confère une certaine dignité à la pauvreté, par sa vie et par sa mort, il rappelle aux croyants, qu'une vie ne se réalise pleinement que dans la soumission à la Volonté du Père.Dans la Sainte Famille, Jésus,enfant, vit avec ses parents, et en dehors de son escapade lors d'un pèlerinage, il leur fut soumis jusqu'au jour où il quitta sa famille pour accomplir la mission dictée par son Père (cf. Le. 2 ; 41 à 52).S'il reconnaît à ses parents une fonction éducative, il leur laisse entendre dès 1'âge de douze ans que des impératifs supérieurs guident sa conduite et qu'il se doit avant tout aux affaires de son Père : "Au bout de trois jours, ils le trouvèrent dans le Temple assis au milieu des docteurs, les écoutant et les interrogeant; et tous ceux qui 1'entendaient étaient stupéfaits de son intelligence et de ses réponses. A sa vue ils furent saisis d ' émotion et sa mère lui dit : "Mon enfant pourquoi nous as-tu fait cela? Vois ton père et moi nous te cherchons angoissés. " II leur répondit : "Et pourquoi me cherchiez vous? Ne saviez vous pas que je me dois aux affaires de mon Père?" Mais eux ne comprirent pas la parole qu'il venait de leur dire." (Le.2; 48 à 5O).Arrivé à l'âge adulte, Jésus rompt avec sa famille pour se consacrer entièrement à sa mission, à la tâche confiée par son Père dans les Cieux:"Sa mère et ses frères vinrent alors le trouver, mais ils ne pouvaient 1'aborder à cause de la foule. On 1'en informa: "Ta mère et tes frères se tiennent dehors, ils veulent te voir" Mais il leur répondit : "Ma mère et mes frères, ce sont ceux qui écoutent la parole de Dieu et la mettent en pratique." (Lc.8; 19 à 21)Comme nous 1 ' avons vu plus haut, en analysant la personnalité du Christ, Jésus est le Fils exemplaire qui va jusqu'au sacrifice de sa vie pour la gloire de son Père.. Dans notre société, l'enfant n'est plus "l'objet" exclusif des parents, et les psychologues , se situant dans la lignée du message évangélique, mettent les parents en garde contre le caractère possessif de leur relation à 1'enfant.A 1'emprise de la famille sur l'enfant s'est substituée l'emprise des pouvoirs en place qui tracent en fonction de leurs besoins le destin de l'enfant.Les pouvoirs exigent souvent, comme Dieu le Père dans les Evangiles, le sacrifice et le renoncement, parfois même le sacrifice de la vie à leurs "fils" au nom "d'intérêts supérieurs", alors qu'il ne s'agit, le plus souvent, que de la sauvegarde de leurs intérêts, de leur prestige, de leur pouvoir !Quelques réflexions complémentaires sur le statut de l’enfant dans notre société en comparaison de la place donnée à l’enfant par Jésus-Christ dans les Evangiles.Dans notre société, sous 1'influence des moralistes et éducateurs chrétiens, ont fait évoluer l'enfant, contrairement à la société de la Grèce Antique, dans un monde éducatif asexué, clean et rigoureusement contrôlée par les autorités morales et religieuses qui réactivent sans cesse chez 1'enfant le sentiment de culpabilité face aux actes et mêmes aux pensées qui ne s'inscrivent pas dans une morale sexuelle chrétienne .Injonction est donc faite aux enfants de se confier aux éducateurs, aux psychologues, a la justice, de confesser tout particulièrement les "péchés de la chair" aux curés en tous genres qui régentent 1'ordre moral. L'éducation ponctue l'interdit qui pèse sur la sexualité enfantine et branche 1'enfant sur 1 ' hétérosexualité adulte, la seule socialement valorisée.Aujourd'hui on parle beaucoup de la "liberté" de l'enfant, de "l'épanouissement de l'âme enfantine", mais cette liberté est délimitée par le projet éducatif en dehors duquel 1'enfant n'a aucune possibilité de s'exprimer, toute tentative de non-conformisme est réprimée par la société, aujourd’hui d'une façon bien perverse, par 1'exclusion du circuit scolaire normal, par la psychiatrisation de sa révolte ou de son mal de vivre.L'enfant doit se soumettre à la volonté des éducateurs délégués par la société et chargés de lui apprendre à soumettre ses désirs au "principe de réalité" et de faire de lui un adulte "responsable", respectueux de la Loi du Père et capable comme le Christ de cet esprit de sacrifice et de soumission à"1'inéluctable" qui "féconde" notre société fondamentalement judéo-chrétienne :"Si le grain de blé ne tombe en terre et ne meurt, il reste seul, s ' il meurt il porte beaucoup de fruit. " (Jn. 12 -, 24)Aujourd'hui, on nous fait de beaux discours sur la place éminente que doit occuper l'enfant dans les préoccupations des adultes, mais le mot d'ordre lancé :"l'enfant au centre" nous l'avons bien concrètement repéré dans les préoccupations, remontrances et autres avertissements du message évangélique qui exalte 1'enfant et lui accorde une place "privilégiée" dans 1'économie divine.Le Christ nous informe de la sollicitude du Père:"Gardez- vous de mépriser aucun de ces petits: car je vous le dis, leurs anges aux cieux se tiennent constamment en présence de mon Père qui est aux cieux." {Mt. 18; 10)II fait la leçon à ses disciples qui ne partagent pas sa sollicitude pour les enfants:"On lui présentait jusqu'aux petits enfants pour qu'il les touchât; ce que voyant les disciples le rabrouait. Mais Jésus les appela disant:"Laissez venir à moi les petits enfants, c'est à leur pareil qu'appartient le Royaume de Dieu. En vérité je vous le dis, quiconque n'accueille pas le Royaume de Dieu en petit enfant n ' y entrera pas. "Enfin, il jette 1'anathème à tout adulte qui scandaliserait un enfant, qui porterait atteinte à son "innocence":"Si quelqu1un doit scandaliser 1'un de ses petits qui croient en moi, il serait préférable de se voir suspendre une de ces meules que tournent les ânes et d1 être englouti par la mer. Malheur au monde à cause des scandales ! Il est fatal, certes, qu'il arrive des scandales, mais malheur à 1'homme par qui le scandale arrive !"(Mtl8; 6 et 7)Cette notion de place privilégiée accordée à 1'enfant et conjointement la mise en place d'un réseau de surveillance et d'action éducative qui dépasse le cadre de la famille, se substitue même à elle, mis en place, grâce aux moralisateurs et hommes d'Eglise à partir du XVIIe siècle, nous paraissent, aujourd’hui, à leur apogée.Aujourd'hui, 1'injonction d'accorder une place centrale à 1'enfant, sa prise en charge par des adultes "responsables": éducateurs, juges, psychologues, psychiatres.,produit dans le droit fil du discours des Evangiles, un mouvement de balancier entre l'écoute de l'enfant sollicité à s'exprimer, et la répression des "déviances" mises à jour par ses aveux.La morale chrétienne cherche toujours à s'imposer avec son arsenal de bonnes intentions badigeonnées au goût des slogans du jour, slogans qui proclament 1'avènement de plus de liberté pour les enfants, alors que moralistes, psychologues, hommes politiques et curés en tous genres, enferment l'enfant dans son statut de "fils" soumis au Père !Les uns et les autres, restent, à des degrés divers, au service de la "Volonté du Père", dans leur fonction ils s'engagent à faire respecter la "Loi du Père", ébranlée par "l'anarchie" et le désir de "révolution" qui prennent les visages de la "délinquance"En définitive, le message évangélique est, encore aujourd'hui, ressassé et présenté comme s'il s'agissait d'une "nouveauté", d'un progrès. En fait, il s'agit bien de mettre 1'enfant sous la tutelle du Père, de 1' inscrire dans le projet du Pouvoir, et de sauvegarder un Ordre Moral chrétien.Soulignons pour conclure,que si hier,la répression était clairement signifiée, l'injonction à l'obéissance était énoncée dans toute éducation,aujourd'hui nous on parle de la "bienheureuse liberté" des enfants.Notons cependant que dans cette stratégie de 1 'écoute de 1'enfant et de sollicitation de ses aveux, l'enfant y perd son "jardin secret" et en réalité une certaine liberté de pensée, de créer un monde à lui.CONCLUSIO N
FAMILLE - PATRIE - TRAVAILSi la Trinité : Famille - Patrie - Travail, ne tient plus comme aux "beaux" temps de Vichy la vedette, si les autorités civiles et religieuses sont, à des titres divers, préoccupées par le relâchement de la structure familiale,par ce qu'on a coutume d'appeler "la crise morale" des temps modernes, si des sociologues peuvent constater une certaine réticence des familles à se sacrifier aux intérêts "supérieurs", un certain détachement des familles à 1'égard des valeurs "républicaines" ou "religieuses », si certaines catégories d'enfants ou d'adolescents se livrent à des actes de délinquance spectaculaires et souvent gratuits qui traduisent un certain désarroi, mais aussi une absence du sens des réalités dont les pouvoirs en place portent un bien lourde et fort complexe responsabilité.De fait, autorités civiles et religieuses, au lieu de prendre à bras le corps les problèmes, se cantonnent dans des actions ponctuelles qui s’inspirent des recettes fournies par la tradition de la charité chrétienne, et tentent par tous les moyens : aides, séductions, injonctions, et surtout répression feutrée, d'imposer une morale qui a barre sur le désir en 1'asujetissant à la Loi Père! Elles dénoncent, désignent comme une "monstruosité", tout ce qui contrevient à cette Loi qui implique la soumission des "fils" à l'exemple du Christ, et de la "femme" à 1'exemple de Marie, de "tous" à 1'exemple de la Sainte Famille à la Volonté du Père du Pouvoir en place.

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