ARAFAT : De la lutte à la trahison des intérêts du peuple de Palestine
Yasser Arafat a fondé l'organisation politico-militaire du Fatah en 1967. Son programme était très progressif: lutter pour une Palestine laïque, démocratique et non raciste, où pourraient coexister en paix les Arabes et les Juifs, et où serait assuré le droit au retour des millions de réfugiés palestiniens, expulsés de leurs terres par les sionistes. Pour cela, il était nécessaire de détruire l'état gendarme et raciste d'Israël, principal obstacle à la paix dans la région. Arafat est parvenu à faire du problème palestinien un axe incontournable de la discussion politique mondiale et, en même temps, il a donné un sentiment d'unité à son peuple. Il est ainsi devenu un dirigeant incontesté et le Fatah est devenue le courant palestinien majoritaire. Dans ce processus, a été créée l'OLP (Organisation de Libération dela Palestine), définie comme "un véritable Etat national sans territoire", avec la participation de la plupart des organisations palestiniennes.
La bataille de Karamé, acte fondateur de la « Lutte de Libération Nationale du peuple de Palestine »
La défaite arabe de 1967 fut un point tournant. Ce fut un nouvel exil pour la population arabe de Cisjordanie ou de Gaza. Ce fut aussi un afflux de militants, de combattants pour les organisations palestiniennes. En effet, la débâcle des armées arabes montrait la vanité des espoirs placés dans les régimes arabes et renforça la position des organisations palestiniennes qui prônaient la lutte armée comme le Fatah, l’organisation d’Arafat. C’est un an plus tard à la bataille de Karamé que se révéla véritablement la résistance palestinienne. A Karamé, dans la vallée du Jourdain, en mars 1968, quelque trois cents combattants palestiniens en coopération avec l’armée jordanienne, réussirent à tenir tête quinze heures durant à l’armée israélienne. C’est l’organisation d’Arafat, le Fatah, implanté dans les camps de réfugiés en Jordanie qui organisa l’opération. La « victoire » était relative bien sûr, mais ses répercussions ont été immenses. Un dirigeant du Fatah raconte : « Avant la bataille de Karamé, nous étions seulement 722. Soudain nous fûmes 3000 ». Ce fut en fait la consécration d’une direction qui agissait plus ou moins clandestinement depuis quinze ans et dont la première action armée remontait à trois ans auparavant, en 1965. L’afflux vers les organisations de la résistance a été tel alors qu’aucune organisation n’était capable de l’encadrer ni même de le contrôler. Devant cette croissance démesurée, de nombreuses organisations de la résistance ont senti la nécessité de se regrouper. Pour cela elles ont décidé de se servir de l’OLP qui, à partir de là, se modifia considérablement et se dota d’une nouvelle direction, où très vite, dès 1969, l’organisation d’Arafat fut majoritaire.
Pour être complet, nous avons cru intéressant de citer le tract que nous avons fait circuler dans les milieux étudiants, en février 1969, le jour de la « célébration » des luttes anticoloniales.
FAT’H
Mouvement de Libération Nationale Palestinienne
Déclaration
La détermination inébranlable du peuple Palestinien résolu de prendre en main son propre destin pour reconquérir son territoire national et sa souveraineté crée une situation nouvelle qu’il sera de plus en plus difficile d’ignorer .
Jusqu’ici, l’action sioniste auprès d’une opinion internationale, abusée par une entreprise d’intoxication sans précédent, tentait de faire oublier délibérément le problème palestinien en le réduisant entre un affrontement entre Israël et le Etats arabes environnants, alors qu’il s’agit, en réalité, de l’existence et de l’avenir d’un peuple chassé depuis vingt ans de son foyer national. C’est là que réside la cause essentielle du conflit au Moyen-Orient.
Par la ruse, la force et l’agression permanente qu’il veut génératrice du « fait accompli » et du « droit », Israël menace l’existence de ce peuple et poursuit des objectifs annexionnistes. Cet expansionnisme, illustré par l’accaparement dela Palestine, s’est manifesté tout au long de ces vingt dernières années et plus récemment à la suite de l’agression du 5 juin 1967, par l’occupation de vastes territoires arabes, au mépris des des droits fondamentaux de l’homme et de toute morale.
L’action révolutionnaire engagée par le mouvement de Libération Nationale « Fath » et son avant garde armée « EL-ASSIMA » témoigne de la conscience irréversible et de la volonté du peuple palestinien de libérer, par la lutte armée populaire, le territoire conquis et colonisé par des forces étrangères rétrogrades, fondées sur le sectarisme religieux, la haine raciale et pratiquant une politique de discrimination et de persécution à l’égard des Arabes palestiniens chrétiens et musulmans.
Face à la lutte opiniâtre contre l’usurpateur de sa patrie, Israël s’efforce, comme il l’a toujours fait, de ramener devant l’opinion publique internationale ce combat politique à une question uniquement humanitaire et technique intéressant la situation des réfugiés. Mais de l’aveu même d’Israël, le désir de réduire et de détruire cette inflexible volonté du peuple palestinien, incarnés par le Mouvement de Libération nationale Fath a été l’une des causes de l’agression du 5 Juin 1967. Celle-ci n’a eu pour effet que l’intensification de la lutte révolutionnaire du peule palestinien faisant de la résistance arabe et de la non capitulation face à l’envahisseur sioniste. Ainsi, le peuple palestinien, privé du droit élémentaire d’exister sur son propre sol, réaffirme dans l’action armée sa foi inébranlable dans l’avenir. Il ne reculera devant aucun sacrifice pour la restitution de la terre qui est la sienne.
La lutte révolutionnaire du peuple palestinien s’inspire des idéaux les plus élevés de notre époque. Elle s’inscrit dans le cadre des luttes de libération nationale contre le colonialisme et l’impérialisme. Israël, produit d’un colonialisme et d’un expansionnisme européen périmés, demeure un instrument pour s’opposer au progrès des peuples arabes et entraver leur mouvement de libération. Face au danger permanent pour la paix que constitue Israël, le Mouvement de Libération Palestinien Fath, sûr de sa juste cause et décidé de récupérer la patrie usurpée, déclare solennellement :
- 1°- Le Mouvement de Libération Nationale Palestinienne Fath est l’expression du peuple palestinien et de sa volonté de libérer son territoire de la colonisation sioniste afin de recouvrer son identité nationale.
- 2°Le Mouvement de Libération Nationale Palestinienne Fath ne lutte pas contre les juifs en tant que communauté ethnique et religieuse. Il lutte contre Israël expression d’une colonisation basée sur un système théocratique raciste et ségrégationniste, expression du sionisme et du colonialisme.
- 3°- Le Mouvement de Libération Nationale palestinienne Fath rejette toute solution qui ne tienne pas compte de l’existence du peuple palestinien et de son droit à disposer de lui-même
- 4°- Le Mouvement de Libération Nationale Palestinienne Fath rejette catégoriquement la résolution du Conseil de Sécurité du 22 Novembre 1967 etla Mission Jarrinqui en est issue. Cette résolution ignore les droits nationaux du peuple palestinien. Elle passe sous silence l’existence de ce peuple. Toute solution soi-disant pacifique qui ignore cette donnée fondamentale sera, par conséquent, inévitablement vouée à l’échec. En tout état de cause, l’acceptation de la résolution du 22 Novembre 1967 et de toute solution pseudo politique, par une partie quelconque, ne lie aucunement le peuple palestinien déterminé à poursuivre sans merci sa lutte contre l’occupation étrangère et la colonisation.
- 5°- Le Mouvement de Libération Palestinienne Fath proclame solennellement que l’objectif final de sa lutte est la restauration de l’Etat Palestinien Indépendant et Démocratique dont tous les citoyens, quelle que soit leur confession, jouiront de droits égaux
- 6°-La Palestinefaisant partie de la patrie Arabe, le Mouvement de Libération Nationale palestinienne Fath oeuvrera pour que l’Etat palestinien contribue activement à l’édification d’une société progressiste unifiée.
- 7°- La lutte du peuple Palestinien comme celle du peuple vietnamien et des autres peuples d’Asie, d’Afrique et d’Amérique Latine fait partie du processus historique de libération des peuples opprimés contre le colonialisme et l’impérialisme
Le 1er Janvier 1969
« FAT’H » Comité Central
Les imbroglios d’une RESISTANCE ARMEE centrée sur des règlements de comptes internes en Jordanie et au Liban,(en contradiction avec la Charte de l’O.L.P) et surtout mal orientée avec quelques actes terroristes spectaculaires et inutiles !
En Jordanie « Septembre Noir »
Dès 1968, dans sa Charte constitutive, l’OLP affirmait en effet : « L’Organisation de Libération coopère avec tous les gouvernements arabes, selon les possibilités de chacun et ne s’ingère dans les affaires intérieures d’aucun État arabe ».. En aucun cas, l’OLP ne mènerait une politique visant le renversement des régimes en place et, bien évidemment, elle n’engagerait ses troupes, ses moyens, ses armes que dans la lutte contre Israël .Pour avoir « oublié » cet objectif basique, Arafat a engagé ses « troupes » aux côtés de la population palestinienne dela Jordaniepour s’emparer du pouvoir. Cette aventure a abouti en Jordanie, au massacre des Palestiniens par l’armée de Hussein, en septembre 1970, lors du tristement célèbre « Septembre Noir ».
Pour des raisons assez obscures , à nos yeux, et contraires aux stricts intérêts des Palestiniens, en 1970 Arafat se lance dans l’aventure en Jordanie en guerroyant, contre Hussein de Jordanie qui voyait d’un mauvais œil le projet d’Arafat d’une prise de pouvoir menée par les Palestiniens en Jordanie La réplique de ce dernier fut des plus cinglante et le bilan des morts et blessés fut des plus lourds, ce « massacre » est restée célèbre sous le nom de « Septembre Noir » Durant ce mois de « Septembre Noir » le nombre des victime palestiniennes entre 3600, source jordanienne, et 10 000 tués, source palestinienne, et plus de 110 000 blessés. La masse des « terroristes » palestiniens ayant survécu vont se retrouver au Liban où va s’engager un autre épisode de cette lutte »fratricide » manipulée par Israël qui tire les marrons du feu en s’alliant avec la « droite libanaise »
En réponse à cet évènement tragique, Arafat met en place un groupe terroriste sous le nom de Septembre Noir qui aura été l’occasion d’un changement de tactique avec une succession de prises d’otages dont celui des Jeux Olympiques de Munich en 1971 (On peut noter que les « terroristes « ont tous été liquidés par le Shinbeth à l’exception notable d’Arafat).
Septembre Noir sera dissout en 1974 mais le terrorisme palestinien se poursuivra d’une façon sporadique avec des détournements d’avions, des prises d’otages qui confèrent aux organisations terroristes palestiniennes une réputation bien « fâcheuse » au point qu’elles sont amenées à y renoncer
En 1982, Arafat se retrouve mêlée aux confrontations du Liban suite à l’invasion israélienne menée par Sharon et Rabin qui sont, comme toujours depuis 1967 à la pointe des combats menés par Israël pour « la sauvegarde de sa sécurité » c'est-à-dire l’extension de son Lebensraum !
La défaite subie à Beyrouth par le mouvement palestinien est sévère. Les combattants palestiniens ont été désarmés, dispersés aux quatre coins du monde arabe, sous l’oeil complice des grandes puissances, cependant que l’armée israélienne, pour parachever sa victoire, lâchait ses supplétifs contre les populations désarmées des camps palestiniens de Beyrouth..
Cette aventure se termine misérablement en 1983 à Tunis où Arafat aura l’occasion de prendre le pouvoir du Conseil National Palestinien, et d’échafauder avec « ses compagnons de combat » épargnés par les Services secrets israéliens, sa stratégie de paix qui va commencer en 1988 à Alger par la Reconnaissance d’Israël dans ses frontière de 1967, et qui sera suivie, le 13 décembre 1988 devant l’Assemblée générale des Nations unies à Genève, Arafat en appelle à une résolution pacifique du conflit israélo-arabe sur base des résolutions 181, 242 et 338 et rappelle le rejet par le Conseil national palestinien et par l’OLP de toute forme de terrorisme,
Le 2 mai 1989, Yasser Arafat est reçu à Paris. Il déclare, avec son grand sourire du «héros satisfait :: « Messieurs les journalistes je déclare que la charte de l’O.L.P, qui prône le destruction d’Israël, est caduque » , . A aucun moment, Yasser Arafat ne reviendra sur les choix d’Alger. En septembre 1993, il les confirme spectaculairement au monde en signant àla Maison Blanchela Déclaration de principes portant autonomie des Territoires palestiniens occupés après qu’ait eu lieu la reconnaissance mutuelle des deux parties.
Ses anciens « compagnons de lutte », qui ont comme lui échappé au MOSSAD, pour toute récompense vont avoir droit en 1991 à un strapontin dans les premières « négociations de paix » initiées par les U.S.A à Madrid: qui vont se prolonger dans des « négociations secrètes » pour aboutir, en juin 1993, aux « embrassades » et à la signature « Accords d’Oslo » dont nous avons longuement soulignés toute la nocivité !
Des dirigeants fantoches
Au départ, la création de l'ANP (Autorité Nationale Palestinienne) a été accueillie avec euphorie par le peuple palestinien, qui a cru que c'était une avancée vers un Etat indépendant authentique, puisque le dirigeant historique le disait. Arafat a été élu président avec 80% des voix.. Le mensonge a été de courte durée et l'ANP a bientôt montré son vrai visage. La "police palestinienne" du Fatah agissait en véritable collaborateur, réprimant ceux qui voulaient continuer la lutte contre Israël. La direction du Fatah s'est mise à représenter les intérêts de la bourgeoisie palestinienne pro impérialiste corrompue, qui menait un train de vie luxueux, en pillant dans les caisses du budget de l'ANP, financé par les Etats-Unis, l'Union Européenne, les gouvernements arabes et Israël. La bande surpeuplée de Gaza est devenu " le plus grand camp de concentration de l'histoire" et les populations agricoles de la Cisjordanieont de moins en moins de terre et d'eau, parce qu'Israël se les approprie. C'est ce qui a provoqué l'explosion de la seconde Intifada en 2000 qui s’est éteinte au bout de trois, ans avec l’offensive israélienne dans les territoires occupés en 2003.
La mort d'Arafat, novembre 2004, n'a fait qu'accélérer le processus. Le Fatah et le gouvernement palestinien sont entièrement tombés sous le contrôle de l'aile pro impérialiste (Mahmud Abbas). Ainsi, un des dirigeants, le millionnaire A. Koreï (premier ministre démissionnaire) est propriétaire d'une entreprise de ciment qui en a vendu de grandes quantités à l'Etat sioniste pour construire le "mur de la honte"...
Election démocratiques en 2007
Après sa défaite électorale, en 2007, Mahmoud Abbas reprend les consignes de l'impérialisme et d'Israël en disant qu'il ne confiera pas le gouvernement au Hamas "si ce dernier n'abandonne pas préalablement sa proposition de détruire Israël », alors que politiquement ce mot d’ordre est juste, dans l’exacte mesure où « l’existence d’Israël » telle qu’elle a été reconnue par Arafat est antinomique avec les intérêts légitimes du peuple de Palestine
Avec l’aide de la police israélienne, un certains nombre de dirigeants du Hamas se font « éliminer » et le Hamas se voit confiner dans les territoires de Gaza soumis au blocus d’Israël qui suscite « une grande indignation » sans que cela ne perturbe, jusqu’à ce jour, les dirigeants israéliens et l’immense majorité du peuple d’Israël qui poursuivent assez tranquillementla CONSTRUCTIONdu GRAND ISRAËL
Francis Grislin
Strasbourg, le 30 Juin 2012
Pour ce qui est de la Palestine
Par exemple, Arafat aurait dû être mis au "frais" comme le leader du M.N.A Messali Hadj et les milices collaboratrices désarmées ou liquidées
Quelques actions ont bien été menées dans ce sens, mais face aux protestations des "belles âmes" , elles ont fait long feu
Le plus cocasse aura été la manœuvre subtile de Sharon qui a mis au frais Arafat, reclus à Ramallah, ce traître s'est fait passer, comble de dérision, pour un résistant humilié!
En se laissant humilier, sans résistance aucune, Arafat a signé son deuxième acte de capitulation encore plus écœurante et dommageable pour son peuple; puisqu'il a reconnu et accepté sa défaite à Jénine, tout en déclarant , lors d'une petite autorisation de sortie, faisant un "V" avec ses doigts tremblant: "Jénine ce sera Jéningrad pour Israël",(allusion incongrue à Leningrad) alors que Sharon venait de remporter une victoire déterminante sur les velléités et soubresauts d'une résistance palestinienne symbolisée par la deuxième Intifada pour la mise en place du Grand Israël
Par ces déclarations Arafat, a pu rester le symbole de la résistance alors qu'il n'avait jamais cessé de la trahir; en n'engageant pas sa milice pour combattre Israël dans la deuxième Intifada que Arafat a trahi lamentablement tout en disant le contraire!
Que ce MENSONGE soit passé inaperçu donne la mesure de tous ces soutiens à la "cause palestinienne" qui prennent des allures douteuses, et sont comme des cordes qui soutiennent les pendus
Par l'acceptation honteuse et déplorable de sa réclusion à Ramallah, et, et, Arafat a donné corps à l'impuissance du peuple de Palestine face à la puissance "divine" d'Israël vainqueur sur toute la ligne
Contrairement à Arafat, le collaborateur honteux qui se payait de mots pour faire accepter à son peuple tous les maux de la terre, Sharon est un "héros national" qui pourrait bien être "sacré" comme le promoteur du GRAND ISRAËL que seule une résistance armée du peuple de Palestine pourrait, plutôt pourra contrarier dans un avenir plus ou moins proche!