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Billet de blog 12 mai 2013

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L’ANI ou privilégier la forme sur le fond au détriment de la Valeur Travail

Sur l'Accord National Interprofessionnel, notre Président a privilégié la méthode, sociale-démocrate, au détriment du résultat et au prix de la Valeur Travail chère au "Peuple de Gauche" : les classes populaires et laborieuses.

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Sur l'Accord National Interprofessionnel, notre Président a privilégié la méthode, sociale-démocrate, au détriment du résultat et au prix de la Valeur Travail chère au "Peuple de Gauche" : les classes populaires et laborieuses.

Le fond

En social-démocrate qu’il est, la fléxi-sécurité fait fantasmer notre président. Mais quand le fléxi devient un peu trop fléxi, il devient de la précarisation, même avec une sécurisation du parcours.

Sous prétexte qu’on sécurise, on valide le fait que les salariés doivent accepter de devenir flexibles. Après tout, pourquoi pas, si les revenus sont compensés? Des gens de droite, qui représentent le patronat ou qui n’ont jamais été salariés de leur vie peuvent raisonner comme ça. Mais pas des gens de gauche, censé représenter les classes populaires et laborieuses.

Raisonner comme cela, c’est réduire le Travail au salaire. Mais un Travail est bien plus que cela Monsieur le Président. C’est un motif de fierté, une source d’identité, un endroit dans lequel on retrouve des collègues, où on peut se projeter.

Qu’adviendra-t-il de tout ça si on entérine le fait que le travail puisse devenir de plus en plus flexible? Si on repasse aux journaliers comme au XIXème siècle? On retire aux gens la possibilité de se projeter. Et un pays qui ne se projette pas est un pays dépressif, qui va mal et qui ira de plus en plus mal, économiquement comme socialement.

Beaucoup de gens sont circonspects quand on évoque cette facette du Travail. « L’urgent c’est de trouver du boulot aux gens », oui, mais pas en cassant le Travail et en compromettant notre futur. Un membre de ma famille proche était lui-aussi circonspect. Il s’est récemment trouvé dans une situation où il était, pour la première fois de sa vie, privé de perspective dans son travail. Il s’en est heureusement bien sorti, mais ça lui a fait tout drôle. Et ça a modifié sa vision sur ce point.

Il est tant que Terranova et une partie du PS se réveillent : Nous ne sommes pas dans une ère du post Travail. Nous sommes dans le Travail, en plein cœur d’une nouvelle Révolution Industrielle, et il faut qu’ils parlent à nouveau aux classes populaires et laborieuses, pour leur redonner de la fierté et des perspectives. Pour leur montrer qu’ils ne sont pas des laissés pour compte, des rebus, dont les voix sont prêtes à être récoltées par la première néofasciste qui passe.

Plutôt que de miser sur des bobos volatils, dont je suis (des bobos, pas du volatil), l’électorat, la BASE du PS, elle est là. Qu’est ce qui reste à un parti dont la base déserte? Du sable. Et électoralement ce sera loin d’être un mauvais calcul. La campagne de 2007 de Sarkozy l’a montrée. Les classes populaires et laborieuses n’attendent que ça : vibrer pour leurs valeurs. Mais attention, cette fois, il ne faut pas leur mentir. Ah ça non, il ne faut plus leur mentir. La situation est trop grave, et la trahison n’en serait que plus grande.

Le fond n’y est pas. Mais la forme?

Pour un social-démocrate, quel pied ça doit être d’obtenir un accord majoritaire entre patronats et syndicats. Quel pied !

Mais si jubilatoire que la forme puisse être, cela ne vaut pas le coût d’y sacrifier le fond : la Valeur Travail. Celle qui fait que mon grand-père cheminot ressentait une honte profonde quand le train ne pouvait pas passer à cause de la neige. C’est non seulement une Valeur, mais une Richesse, qu’il faut cultiver et encourager pour se relever.

Monsieur le Président, les députés de votre majorité n’ont pas reçu le mandat de la part de leurs concitoyens pour saboter cette Valeur Travail. Ils le savent. Votre devoir de Démocrate et d’homme de Gauche est de laisser les députés amender ce  texte, en leur âme et conscience, dans la logique du mandat qui leur a été donné.

Que le ralliement d’Arnaud Montebourg au candidat Hollande lors des primaires doit lui peser maintenant. Que cette charge de « ministre du sauve qui peut » doit être lourde pour quelqu’un qui semble croire en ce qu’il fait.

"C'est à la fin du bal qu'on paye les musiciens". Mais pour l'instant, ils ne jouent pas la partition pour laquelle ils ont été engagés. Je ne cède pas aux sirènes du Mélenchonisme, mais je ne peux pas suivre Hollande dans ce cap. J’ai voté Aubry aux primaires, pas Bayrou. Je veux ma 1ère Gauche.

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