Gabrielle Teissier K (avatar)

Gabrielle Teissier K

Citoyenne, du monde, de gauche, athée, en résistance contre tous les racismes

Abonné·e de Mediapart

3047 Billets

0 Édition

Billet de blog 6 août 2025

Gabrielle Teissier K (avatar)

Gabrielle Teissier K

Citoyenne, du monde, de gauche, athée, en résistance contre tous les racismes

Abonné·e de Mediapart

Mettre des mots sur tout

Sur le mauvais comme sur le bon. C’est important. Sinon ça nous ronge la tête ou alors le bon, on l’oublie.

Gabrielle Teissier K (avatar)

Gabrielle Teissier K

Citoyenne, du monde, de gauche, athée, en résistance contre tous les racismes

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Pour moi c’est une évidence. Je ne peux pas me passer des mots. Quand on me dit qu’on a mangé quelque chose de bon ou qu’on a vu quelque chose de beau, je demande qu’on me décrive l’événement avec des mots. Pour le beau, heureusement on a les images. Pour le bon, c’est plus compliqué. Et je constate souvent que ce n’est pas facile de mettre des mots sur des sensations, sur des ressentis… Alors j’insiste. Un jour un jeune homme que j’accompagnais professionnellement dans ses galères m’a demandé comment c’est fait une fille. Il venait d’en rencontrer une et ne savait pas comment s’y prendre pour lui dire qu’il avait envie de faire l’amour avec elle, comme chantait Polnareff. Il n’avait jamais fait ça avec personne et ne savait que ce que ça lui faisait à lui, quand il se donnait du plaisir. Mais les filles, ça marche comment il a demandé ? J’ai cherché et trouvé manifestement les bons mots puisqu’à un moment il m’a soufflé, arrête sinon je vais bander. J’avais parlé de la mer, des vagues, tout ça… Je me souviens d’un lever du soleil sur la mer, la boule de feu qui sortait de l’eau et ça m’avait fait frémir. Nous sommes humains et nous avons la chance de pouvoir communiquer avec des mots. Les animaux eux, ne peuvent pas. Chaque fois que je revois la chienne que je connais le mieux, et que je vois bien qu’elle attend quelque chose de moi, sortir ou manger, ou jouer, je finis toujours par lui dire qu’elle ne sait toujours pas parler. Et en même temps, je me dis que si elle le faisait vraiment -parler avec des mots- personne ne me croirait.  Alors elle me regarde et penche un peu la tête sur le côté, comme pour me dire que je suis injuste. Si je me lève, elle saute de joie et va vers la porte. Sortir, elle veut sortit, se promener, courir, gambader, avec moi. Oui parce qu’elle sait mieux que personne, dire ce qui est important. Si elle veut jouer, elle cherche sa balle… C’est très clair. Les animaux savent bien communiquer avec nous, pour peu que nous les écoutions. C’est tellement évident et que tous ceux qui ont des animaux le savent. Il m’arrive de croiser des maîtres avec leurs chiens. L’autre jour j’ai croisé un tout petit chien, j’ai discuté un peu avec sa maîtresse et le chien s’est blotti contre elle et lui a léché le menton comme pour lui rappeler qu’elle lui appartient… Ils sont comme ça les chiens. Moi comme j’ai décidé de ne plus m’attacher à personne -parce que c’est trop dur quand ça s’arrête- je me dis que je pourrais rendre un chien heureux. Mais d’abord, on n’adopte pas un animal pour soi mais pour lui et prendre le risque de m’attacher et de le perdre je ne peux pas…

Les fleurs aussi se fanent et meurent. Certaines ont pitié de nous, dès qu’il y en a une qui meurt, il y en a déjà une autre qui pousse au pied ou un deuxième bouton qui se prépare.

Les oiseaux aussi savent communiquer sans les mots. Quand la mésange ne voit rien venir à manger, elle se cogne à ma fenêtre et je comprends et je réponds à la demande. Elle sait que je comprends. Je suppose que ça la rassure. Elles sont plusieurs à venir, leur nid n’est pas loin… Ce matin j’ai joué avec elles. Je ne crois pas que je m’attache, ce ne sont pas toujours les mêmes. Et elles je le sais, garderont toujours leurs distances.

Pour ceux qui auraient encore des doutes sur ce que vivent les Palestiniens, je leur conseille de lire ici, l’article du Monde.

De retour de Gaza, des médecins témoignent du désastre et interrogent la torpeur européenne : « Nous reste-t-il encore un peu d’humanité ? »

« Cinq médecins et deux infirmières, français et suisse, qui ont effectué plusieurs missions humanitaires dans l’enclave palestinienne depuis novembre 2023, racontent au « Monde » l’impossibilité de répondre aux besoins de la population. Et à quel point cette expérience les a affectés. »

Les bons mots pour exprimer ce que je ressens devant la lâcheté des puissants à mettre fin au carnage sont si gros que la décence m’empêche de les poser ici… Ces mots j’aimerais les leur dire en face, des mots qui leur feraient mal, qui les empêcheraient de dormir et qui peut-être, enfin, les feraient agir ?

On a encore le droit de rêver…

Le soleil s’est couché beau hier soir

Illustration 1

Il a ébloui les fleurs du même nom

Illustration 2

Il s’est relevé encore plus beau ce matin

Illustration 3

Et elles sont venues

Illustration 4

Magnifiques…

Illustration 5

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.