« En 1956, Robert Badinter, alors âgé de 28 ans, s’est rendu à Auschwitz.
- J’avais un certain nombre de membres de ma famille qui sont morts à Auschwitz, donc j’ai été ire le Kaddish la prière des morts. Et je suis resté là longtemps, et mon œil qui était fixé sur cette entrée, j’ai été frappé que des fleurs avaient repoussé dans les interstices des dalles. Et je me suis penché et j’ai cueilli deux de ces fleurs, toutes petites, des marguerites, et je les ai emmenées avec moi et j’ai écrit à ma mère. Je lui ai dit tu vois, je t’envoie ça, parce que, en définitive, ça montre que la vie est plus forte que la mort. Et c’est à Auschwitz que j’ai perçu ça avec le plus d’acuité. Ça m’a convaincu pour le reste de ma vie. Le pire pour les Juifs ce serait d’être prisonniers de la mort. Que la Shoah devienne -pas seulement l’expression de la tragédie, la souffrance et la mort du peuple juif- mais qu’elle encorsette en quelque sorte les Juifs générations après générations. La vie est plus forte que la mort. Et c’est ça que je conserverai toujours maintenant, dans ma mémoire.»
Robert Badinter
le 4 janvier 2006, dans un entretien pour l’INA et la Fondation pour la mémoire de la Shoah. Diffusé dimanche et hier sur France 2 dans 13h15 le dimanche, Robert Badinter, une conscience politique
Merci Monsieur pour ça et pour tout le reste. Pour toujours.

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