Chanson de l’enfance, de Peter Handke
« Lorsque l’enfant était enfant,
il marchait les bras ballants,
il voulait que le ruisseau soit une rivière.
Et la rivière, un fleuve.
Que cette flaque soit la mer.
Lorsque l’enfant était enfant,
Il ne savait pas qu’il était enfant.
Tout pour lui avait une âme
et toutes les âmes n’en faisaient qu’une.
Lorsque l’enfant était enfant,
il n’avait d’opinion sur rien,
il n’avait pas d’habitude.
Il s’asseyait souvent en tailleur,
et partait en courant,
avait une mèche rebelle,
et ne faisait pas des mines quand on le photographiait.
Lorsque l’enfant était enfant, vint le temps des questions comme celles-ci :
Pourquoi suis-je moi et pourquoi ne suis-je pas toi ?
Pourquoi suis-je ici et pourquoi … pas là ?
Quand commence le temps et où finit l’espace ?
La vie sous le soleil n’est-elle rien d’autre qu’un rêve ?
Ce que je vois, ce que j’entends et sens, n’est-ce pas…simplement l’apparence d’un monde devant le monde ?
Le mal existe-t-il vraiment avec des gens qui sont vraiment les mauvais ?
Comment se fait-il que moi qui suis moi, avant de le devenir je ne l’étais pas, et qu’un jour moi… qui suis moi, je ne serai plus ce moi que je suis ? (…) »
Chanson de l’enfance – Peter Handke La suite ici et dans la langue originale – comme dans « les ailes du désir »…
Et moi ce matin j’ai vu enfin
Le soleil rouge
Agrandissement : Illustration 1
Tout rouge
Agrandissement : Illustration 2
Vrai de vrai
Agrandissement : Illustration 3
Sans trucage aucun
même l'appareil photo l'a vu ce rouge, pour une fois
Agrandissement : Illustration 4
Même que je me dis
Que c’est peut-être bien
Grâce à l’ozone
Agrandissement : Illustration 5
Même si je ne sais rien…