La moumoute de Macron

Hier il m’a invitée à aller voir ça. Alors j’ai regardé ce matin.

Et j’ai vu qu’il lit Mediapart.

Ben merde alors j’ai pensé. Il lit aussi chez moi peut-être. Je vais en profiter. Pour dire ce que je pense de son discours de l’autre jour, même si j’ai décroché au bout de quelques minutes tant le débit était rapide et que le tout était sans aucun fond. Moi j’aime les discours qui me font rêver de liberté, d’égalité et de fraternité.

Dans ce clip qu’il m’a envoyé regarder on voit qu’ils ont tout préparé. Ils sont forts en com ces gens il n’y a aucun doute là-dessus. Le mec après quatre heures de blabla s’arrête au bord de la Seine le soir (au fond des bois…) et rencontre des jeunes qui se promènent ou qui s’entraînent pour le marathon de Paris. Lui quand il est rentré chez lui il aura dit aux siens vous ne devinerez jamais avec qui je viens de discuter, avec le président. C’est sûr, lui il va voter pour lui. Même s’il lui a dit merde pour lui porter chance. D’ailleurs le coureur lui a retourné le compliment. Dire merde à Macron, c’est pas donné à tout le monde…

Alors voila Monsieur Macron, moi je ne vous croiserai pas sur mes chemins de terre, ceux que je j’emprunte parfois pour aller voir les faons ou les cigognes mais je vous le dis tout net, je ne voterai pas pour vous, ni au premier ni au second tour. Ce que vous racontez dans cette vidéo quand vous parlez de nos concitoyens les plus démunis prouve une seule chose, c’est que vous ne connaissez rien à la pauvreté, ni à la précarité. Rien du tout. Vos conseillers autour de vous, ceux qui vous bichonnent et vous connaissent par coeur non plus.

Parce que si vous vouliez vraiment changer quelque chose pour eux, vous institueriez le revenu de base le vrai, celui qui remettrait de l’égalité entre tous, celui qui rend libre chacun de faire ses propres choix, celui qui permet à chacun de manger à sa faim, de se loger sans avoir à attendre vos miettes. Ça ce serait vraiment une avancée. Pas de la communication.

Vous ne savez pas ce que c’est être pauvre et ça se voit.  Vous n’avez jamais eu faim. Vous parlez de la pauvreté comme si c’était un choix ou une maladie. Personne ne choisit d’être pauvre. Être pauvre c’est d’abord ne pas avoir de sous. Et quand vous n’avez pas de sous, vous ne mangez pas. C’est pendant votre quinquennat que les étudiants font des heures de queues pour manger. Et tous les autres, dans les rues ou chez eux qui ne mangent qu’un jour sur deux dans notre pays riche. Et quand vous ne mangez pas vous pensez qu’à une chose, trouver de quoi manger. Si vous êtes en bonne santé, vous cherchez du travail et vous êtes prêt à prendre n’importe quel travail pour pouvoir manger. Et quand vous êtes pauvre et que vous ne trouvez pas de travail -parce que même si vous prétendez le contraire- il n’y a pas de travail pour tout le monde dans notre pays et ça ne date pas d’aujourd’hui, vous acceptez -pas toujours- de toucher le RSA pour pouvoir manger. Et même ça vous voulez le conditionner à présent alors que la gauche avait inventé le RMI parce que la gauche savait qu’il n’y a pas de travail pour tout le monde. Et ce n’est pas parce que vous radiez les gens des listes que vous nous ferez croire qu’il n’y a plus de chômage.

Et comme si ça ne suffisait pas, vous avec votre arrogance et votre mépris, vous allez enlever le pain de la bouche à ceux qui n’ont que ça.

Je vais vous dire Monsieur Macron, même la moumoute finalement, je ne suis pas sûre, parce que pour être sûre, il faudrait que je vous fasse confiance. Et ça, pour moi, après ces cinq années, c’est impossible. Je suis de gauche, vraiment de gauche et je vais voter pour Mélenchon. Au premier et au second tour.

PS Et bien sûr j’ai pensé à Marc et je me suis demandée ce qu’il aurait pensé de tout ça… Il aurait souri et m’aurait dit j’en suis sûre, de ne pas m’inquiéter que si on lui enlève le RSA il ira voler dans les magasins, pour manger. Parce que lui le savait : tout le monde a le droit d’avoir un toit pour dormir et à manger. Et moi je lui aurais répondu qu'il a bien raison.