20 ans après Zyed et Bouna… Sarkozy dort en prison - La chronique de SeumBoy dans La dernière
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« Ça fait vingt ans que Zyed et Bouna sont morts à Clichy sous-bois. Vingt ans que les révoltes ont embrasé la France. Alors qu’on commémore ce triste anniversaire, Nicolas Sarkozy entre en prison pour une autre affaire. Je me demande si ce n’est pas un retour de karma ? Je vous explique. Revenons en octobre 2005. NS vient tout juste d’être nommé ministre de l’Intérieur et promet de nettoyer les cités au karcher. Le 25 octobre, il parlait de « racailles ». Il soufflait sur les braises au lieu d’apaiser. Résultat, tension maximale entre la police et les jeunes de cités. Le 27 octobre dix adolescents rentrent d’un match de foot. Trois d’entre eux s’arrête près d’un terrain vague, un voisin les aperçoit et appelle la police. Selon lui, quelque chose de louche se prépare. En deux minutes, la BAC arrive sur place. Les ados n’ont commis aucun délit, mais ils ont peur et s’enfuient. On est en plein ramadan et ils n’ont pas leurs papiers d’identité et ils ont entendu Sarkozy à la télévision. Mieux vaut courir que finir au commissariat. Résultat, cinq voitures et onze policiers, galvanisés par les mots de Sarkozy sont mobilisés dans une course poursuite contre des ados innocents. Dans la panique, Zyed, 17 ans, Bouna 15 ans et Muhittin, 17 ans aussi se cachent dans un transformateur EDF. La police attrape le reste du groupe et rentre au Poste, pour constater qu’ils n’ont commis aucun délit. Quand tout à coup, la lumière s’éteint. Encore une coupure de courant ? Pas vraiment. En réalité Zyed et Bouna viennent d’être électrocutés dans le transformateur EDF. Muhittin lui, va survivre. Il est gravement brûlé mais il parvient à sortir pour appeler à l’aide. Et c’est grâce à lui qu’on connaît les détails de cette histoire. Pour les familles ça va être un choc, Pourquoi des ados innocents se sont-ils retrouvés dans un transformateur EDF un soir de ramadan. Pourquoi la BAC les a poursuivis alors qu’ils étaient clairement inoffensifs. Très vite, NS prend la parole pour annoncer que des cambrioleurs sont morts en essayant d’échapper à la police. « Des cambrioleurs » ? C’est la provocation de trop. Les révoltes embrasent la région parisienne. Le 8 novembre 2005, Sarkozy et de Villepin instaurent l’état d’urgence grâce à une loi créée pendant la guerre d’Algérie pur lutter contre le FLN. Cette loi permettait d’instaurer un couvre-feu dans les banlieues. Encore une preuve que la France réprime ses cités comme elle a réprimé ses colonies. Et pendant ce temps, la révolte s’étend à la France entière. En trois semaines, on compte plus de 300 communes touchées, 10 000 voitures brûlées, 2900 interpellations, 590 jeunes incarcérés, alors qu’aucun policier n’est encore inquiété pour la mort de Zyed et Bouna. Le bilan est terrible. Et l’attitude de Sarkozy est au cœur du problème. Au lieu d’apaiser les choses, ce sont bien ses déclarations qui ont attisé le zèle des policiers ; ses déclarations qui ont fait que Zyed et Bouna se sont sentis en danger ; ses déclarations quoi nt attisé la révolte, son usage des lois coloniales qui l’ont étendu sur toute la France. Et pourtant il en sortira avec l’image d’un homme responsable qui ose tenir tête à ceux que la France considère trop facilement comme des racailles.
Aujourd’hui nous sommes en 2025, vingt ans ont passé, et en ce mois d’anniversaire, NS va être incarcéré pour une autre affaire. Je me demande si depuis sa cellule de prison, il prendra le temps de méditer aux conséquences de ses actions.
Et la question se pose aussi à nous, citoyennes et citoyens, 20 ans après les récoltes, où en sommes-nous ? En termes d’égalité, de respect, de violence, de lutte contre le racisme. Où en sommes-nous ? C’est la question que pose une nouvelle génération de militants et militantes sur les réseaux et aussi dans la rue. Et si la réponse vous intéresse, je vous donne rendez-vous bientôt sur la chaîne d’Histoires crépues. Ciao, ciao ciao ! » Seumboy, dans La Dernière (radio Nova)
Merci, tout est dit et si bien dit.
Même les fleurs pleurent

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Quand elles repensent à tout ça.

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Leurs larmes sont froides

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Comma la pluie qui tombe.

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